Bruxelles fera appel de la décision de l'OMC contre Airbus

Karel de Gucht, le commissaire européen au Commerce, sera ce jeudi à Toulouse chez Airbus. Mais avec Thomas Enders, le patron du constructeur aéronautique européen, il sera moins question d'aérodynamique que de la guerre commerciale entre la filiale d'EADS et Boeing. Malgré la défection de son partenaire Northrop Grumman, le groupe européen s'est relancé en avril dans la course au supercontrat de 35 milliards de dollars pour le renouvellement des avions ravitailleurs de l'US Air Force. Or cette affaire est très liée politiquement aux deux panels lancés en 2004 à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) sur les subventions respectives des deux groupes.L'OMC a déjà tranché dans le cas d'Airbus, jugeant que certaines aides européennes constituent bien des subventions illégales. Le rapport définitif du panel concernant Airbus est attendu le 30 juin, une semaine à peine avant la remise des offres dans le contrat des tankers. Au Congrès et au Sénat, les conclusions de l'OMC alimentent le lobbying de Boeing.Les Européens devront, eux, attendre le 16 juillet pour connaître le résultat de la plainte contre Boeing. Ce sera à peine quatre jours avant qu'expire le délai dont dispose Bruxelles pour faire appel de la décision sur Airbus, ce qui laisse peu de temps pour intégrer des arguments du panel Boeing. « Nous connaissons la première décision sur Airbus...ous devons attendre les conclusions concernant Boeing pour avoir une image claire et équilibrée », a dit à « La Tribune » le porte-parole du commissaire. Mais d'après plusieurs sources proches du dossier, la préparation du recours européen contre la décision Airbus est déjà avancée et l'appel ne fait pas de doute. négociations en questionUne autre question est de savoir s'il faut ouvrir des négociations avec Washington pour vider la querelle. « Quand on aura les conclusions des deux côtés, elles feront si peur que les parties arriveront à s'entendre », note une source bruxelloise. En visite récemment à Washington, Karel de Gucht s'y est dit prêt « aussi longtemps qu'il n'y a pas de conditions préalables », telles que l'abandon du système d'avances remboursables pour les nouveaux appareils A350 et A380 demandé par Boeing. Mais Airbus pourrait lui conseiller de n'en rien faire tant que l'affaire des tankers n'aura pas été menée à son terme.Florence Autret, à Bruxelle
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