Le Sud, maître du nouvel ordre économique mondial

Après le déclin économique du bassin méditerranéen, il y a plusieurs siècles, celui des pays bordant l'Atlantique est-il enclenché ? Selon l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), « le poids économique agrégé des pays en développement et des pays émergents est sur le point de dépasser celui de l'ensemble des pays développés. De 60 % de l'économie mondiale en 2000, les membres de l'OCDE (les 30 pays les plus riches de la planète) ne représenteraient plus que 51 % cette année avant de tomber à... 43 % à l'horizon 2030. « La crise financière et économique a accéléré cette transformation structurelle de l'économie mondiale », au profit de « l'est et du sud », de l'OCDE vers les émergents, indique ce rapport intitulé « Le basculement de la richesse ». Une des manifestations de cette évolution est l'essor des relations économiques Sud-Sud. En 2009, la Chine est devenue le premier partenaire commercial du Brésil, de l'Inde et de l'Afrique du Sud. La multinationale indienne Tata est aujourd'hui le deuxième investisseur en Afrique subsaharienne. Plus de 40 % des chercheurs du monde viennent désormais d'Asie, relève l'OCDE, qui parle de « nouvel ordre économique mondial ». De 1990 à 2008, les échanges mondiaux ont quadruplé, tandis que les échanges Sud-Sud décuplaient. « L'investissement Sud-Sud présente un énorme potentiel inexploité pour les pays à faible revenu », insiste l'organisation, précisant que ce phénomène concerne de plus en plus, outre la Chine ou les entreprises brésiliennes, indiennes et sud-africaines, de nouveaux investisseurs plus petits, tels que le Chili ou la Malaisie. En retour, le développement des échanges entre pays en développement pourrait « former l'un des principaux moteurs de la croissance » au cours de la décennie, estime l'OCDE. Mais cette « nouvelle géographie de la croissance mondiale » va amplifier l'« hétérogénéité du Sud ». Un monde à « quatre vitesses » se profile avec des « pays riches », des « pays convergents », d'autres « en difficult頻 et d'autres encore « pauvres ». Le rapport prévoit un « creusement des inégalités » entre les Etats qui « commencent à rattraper le niveau de vie des pays riches » et ceux qui «continuent de souffrir de l'extrême pauvreté». De même, un « fossé technologique grandissant» se dessine entre les pays. Laurent Chemineau
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