Nokia s'enfonce un peu plus dans la crise

Le groupe finlandais Nokia n'arrive pas à suivre le rythme imposé par Apple ou BlackBerry. Après un premier trimestre 2010 déjà extrêmement décevant, le premier fabricant mondial de téléphones a reconnu mercredi qu'il ne tiendrait pas ses objectifs annuels de ventes et de marge en raison, notamment, de la concurrence dans les smartphones, les appareils haut de gamme. Son chiffre d'affaires dans les téléphones mobiles sera inférieur aux 6,7 milliards d'euros attendus, au minimum, auparavant. La marge opérationnelle passera sous les 9 %. Conséquence immédiate : le cours de l'action Nokia s'est écroulé de 8,96 % à la Bourse de Helsinki.Plus que l'avertissement de mercredi, dont la rumeur circulait dans les salles de marché depuis quelques jours, c'est l'incapacité du groupe finlandais à suivre la concurrence qui inquiète. « C'est un peu comme si Nokia avait perdu son sens du marché. Il était un temps où le groupe dictait à l'industrie la façon de faire un téléphone et à quoi il devait ressembler. Aujourd'hui, ils ne peuvent plus décider seuls de ce que veulent les consommateurs », résume un analyste suédois à l'agence Bloomberg.Consciente des lacunes du groupe depuis plusieurs mois déjà, la direction de Nokia a lancé en fin d'année dernière une réorganisation de sa division mobile pour concentrer ses efforts dans les smartphones. Mais cette stratégie n'a toujours pas porté ses fruits. Selon des analystes, le groupe propose actuellement la gamme de téléphone la plus faible qu'il ait jamais affichée.Crise identitaireSoutenue par sa forte présence dans les pays émergents, le groupe reste toujours, de loin, le plus grand vendeur de téléphones du monde (432 millions d'unités en 2009). Mais ce chiffre a tendance à diminuer (468 millions en 2008) et surtout le prix moyen des appareils vendus baisse de trimestre en trimestre. Il était de 62 euros au premier trimestre 2010 contre 65 euros un an auparavant et très loin des 79 euros du début de l'année 2008.Plus qu'une difficulté conjoncturelle, Nokia est confronté aujourd'hui à une crise identitaire et stratégique qui risque transformer le numéro un mondial des téléphones mobiles en groupe « ordinaire ». En tombant mercredi soir à 7,21 euros, l'action est tout près de son plus bas depuis 1998. Surtout, avec une capitalisation boursière de seulement 27 milliards d'euros, le numéro un mondial vaut moins que les 28 milliards d'euros du canadien RIM (Blackberry). Sans parler des 200 milliards d'Apple. O. Pi.
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