Scandale aux États-Unis sur les assurances-vie non réclamées

L'affaire des assurances-vie non réclamées fait grand bruit aux États-Unis. Les représentants de l'Association nationale des régulateurs de l'assurance (National Association of Insurance Commissionners), qui regroupe les autorités de contrôle des 50 États du pays, se sont réunis dimanche à Seattle sur le sujet. Les montants en cause sont colossaux : 28 milliards de dollars, soit 22 milliards d'euros, issus d'assurances sur la vie (proches d'assurance temporaires décès françaises) dont le souscripteur est décédé, seraient conservées dans les comptes des compagnies d'assurances au lieu d'avoir été versées aux bénéficiaires (un million environ) auxquels ils reviennent. Dénoncée dans un article de « Bloomberg Markets Magazine » publié le 28 juillet, l'affaire ne cesse de rebondir. Six assureurs-vie, parmi lesquels MetLife et Prudential, ont déjà été assignés par Andrew Cuomo, procureur général de New York pour suspicion de fraude. Pour sa part, le député du Kentucky, Robert Damron, qui est aussi le président de la conférence national des législateurs sur l'assurance, juge les pratiques des assureurs en la matière « inacceptables ». Il appelle tous les États à voter une déclaration des droits du bénéficaire (beneficiary's bill of rights) prévoyant que les assureurs ne pourraient conserver les capitaux décès qu'à la demande des bénéficiaires et qu'ils devraient alors les informer sur l'investissement des fonds, les frais et les gains retirés, ce qui n'est pas le cas actuellement. 485.000 comptes spéciauxAujourd'hui, si le bénéficiaire ne réclame pas le paiement intégral des capitaux d'une assurance vie après le décès du souscripteur, ils sont conservés par l'assureur sur un compte spécial. La compagnie est libre de les investir et de ne redistribuer que très partiellement les profits obtenus au bénéficiaire du contrat. « Les taux d'intérêt versés vont de 3 % à 0,5 % », selon la date d'ouverture des comptes, indique Todd Katz, vice-président exécutif de MetLife pour le marché américain, qui dénombre 485.000 de ces comptes spéciaux. Cet assureur, comme son homologue Prudential, ne nie pas réaliser des profits avec ces comptes mais affirme informer les bénéficaires et leur laisser le choix de récupérer leur argent, ce que font d'ailleurs 60 % d'entre eux. Séverine Sollie
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