Les valeurs moyennes ont la cote

Mal aimés les marchés d'actions? ? Le constat tombe comme une évidence au regard des seules performances des grands indices et des grandes capitalisations. Mais le marché ne se limite pas à ces mastodontes. Car en regardant de plus près le parcours des petites et moyennes valeurs (« small and mid caps »), c'est une tout autre réalité qui saute aux yeux. Ainsi, alors qu'un CAC 40 s'inscrit depuis le début de l'année en recul de plus de 4 %, l'indice Mid 100 affiche une hausse de plus de 6 % et le Mid and Small 190 de plus de 6 % également.Des performances pour le moins surprenantes dans un contexte de retour de l'aversion pour le risque depuis le printemps et le début de la crise grecque. Traditionnellement, les petites et moyennes valeurs sont les premières à pâtir d'un regain de frilosité chez les investisseurs. Mais cette fois la donne est différente. Les valeurs bancaires ont particulièrement souffert des doutes entourant la solvabilité de certains pays de la zone euro. Or, ce secteur est faiblement pondéré dans les indices « small et mid caps ». À cela s'ajoute une défiance de plus en plus grande des investisseurs à l'égard des grands groupes à l'heure où l'austérité budgétaire en Europe pourrait encourager les États à activer le levier des taxes sur les secteurs les plus riches.Au-delà, les petites et moyennes valeurs présentent d'autres attraits pour les investisseurs. En premier lieu, elles font l'objet d'intenses spéculations alors que les grands groupes abondent de liquidités et cherchent de nouveaux relais de croissance. Un phénomène qui explique notamment la présence de Seloger.com et Zodiac parmi les plus fortes hausses du Mid and Small 190 depuis le début de l'année. Ensuite, « ce segment regorge de sociétés dont le profil de croissance est attractif grâce à leur positionnement sur des marchés de niche. C'est un facteur d'autant plus important à l'heure où justement la croissance tourne au ralenti en Europe », souligne ainsi Diane Bruno, gérante « small et mid caps » chez Mandarine Gestion. Des valeurs de croissance donc, mais pas que sur les marchés domestiques. « À l'international, pour capter la croissance des pays émergents, il est souvent plus intéressant de jouer des ? small et mid caps ? dont la taille facilite l'implantation sur un marché, plutôt que des grands groupes souvent porte-étendards nationaux qui suscitent la défiance des autorités locales », ajoute Diane Bruno.Et la surperformance des « small et mid caps » en matière de croissance ne date pas d'hier. Selon Daniel Fighiera, responsable de la gestion des valeurs moyennes chez Rothschild & Cie Gestion, « la croissance effective du chiffre d'affaires des valeurs moyennes sur le long terme est supérieure à celle observée sur les grandes capitalisations ». Même constat pour le résultat net. Sur une base 100 partant de 1989, les valeurs moyennes affichent aujourd'hui des bénéfices plus de deux fois supérieurs à ceux des grands groupes. De quoi faire réfléchir.
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