Pas de doute, l'affaire est bonne. Campari a annoncé, jeudi, le rachat au groupe William Grant & Sons de trois liqueurs (Carolans, Frangelico et Irish Mist) pour 129 millions d'euros, soit 7,5 fois l'Ebitda, contre un multiple moyen de 17 dans le secteur. Un prix bas dû à la faiblesse du marché américain dans les bars et les restaurants, estime une analyste. « C'est une acquisition à faible risque qui accroît notre masse critique aux États-Unis et sur d'autres marchés clés », s'est félicité le président du groupe milanais de spiritueux, Bob Kunze-Concewitz. Parmi eux, figurent l'Australie, la Russie, le Canada ou encore l'Espagne. Mais ce rachat renforce surtout Campari sur le marché américain, où le groupe réalise 25 % de son chiffre d'affaires avec notamment la vodka Skyy ou le bourbon Wild Turkey, racheté à Pernod Ricard en avril dernier. Nouvelles variétésMême si Campari produisait et distribuait déjà 60 % des trois marques acquises, ses forces de ventes seront désormais plus focalisées sur leur développement. La liqueur n'est pas très en vogue (le marché a baissé de 4 % outre-Atlantique en 2009), mais le PDG pense augmenter la croissance de Carolans (environ 5 % l'an dernier) en proposant de nouvelles variétés aromatisées destinées aux femmes. Malgré une hausse de la dette (le ratio dette nette sur Ebitda atteint 2,5), le PDG se dit encore prêt à des acquisitions de taille moyenne. Seul moyen de sortir d'un marché domestique encore très lent. Au premier semestre, l'Italie (40 % du total) était en croissance de 2,9 %, contre 8,7 % pour l'ensemble du groupe. Sophie Lécluse

latribune.fr

21 Sept 2010, 14:13

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