Avec un repli de 5% en vue l'an prochain, la baisse des prix de l'immobilier n'est pas finie

Le troisième trimestre 2012 ne semble pas plus porteur pour les transactions immobilières si l\'on en croit les dernières statistiques rendues publiques aujourd\'hui par la FNAIM. Celles-ci font apparaître un recul de 15% en France, le nombre de transactions dans l\'ancien devant même tomber sous la barre des 700.000 sur l\'année entière comparé à 808.000 en 2011. A Paris, le bilan est encore plus lourd, le recul devant atteindre 25 à 30%. Les points de comparaison sont toutefois à prendre avec des pincettes, le rythme des transactions dans la région d\'Ile-de-France étant bien plus soutenu que dans le reste du pays. De même les niveaux de prix n\'ont-ils rien à voir. Y-a-t-il péril en la demeure? Certes oui pour les agences immobilières qui, compte tenu de ce contexte, sont contraintes soit de réduire la voilure, soit de fermer leur porte. Avec à la clef, la possible disparition de 10.000 emplois.Les vendeurs ne veulent pas baisser leur prix et les acquéreurs attendent un repliCôté propriétaires ou candidats à l\'accession à la propriété, le bilan est loin d\'être le même. Les vendeurs, réticents à céder leur bien avec un trop important rabais, ne lâchent rien et les acquéreurs, dans l\'optique d\'une possible baisse des prix, ne se lancent pas plus. D\'où l\'atonie du marché. Qui s\'accompagne d\'une atonie de l\'évolution des prix. Ainsi, la FNAIM constate-t-elle une baisse somme toute limitée de 1,1% sur l\'ensemble du territoire au troisième trimestre 2012 (par rapport au troisième trimestre 2011). Au regard du deuxième trimestre 2012, le repli atteint 0,6%. C\'est dire si le mouvement est de faible amplitude. Même si sur Paris, la baisse des prix attendue pour l\'année entière devrait atteindre 2%. A noter que cette «glaciarisation» des prix s\'accompagne, crise financière oblige, d\'une réduction des tailles des biens négociés. A l\'échelle nationale, les transactions moyennes atteignent aujourd\'hui 100.000 à 150.000 euros, celles comprises entre 250.000 et 300.000 euros étant beaucoup plus rares et ce, même si le coût du crédit n\'a jamais été aussi bas (on apprenait dans la matinée qu\'une banque acceptait d\'accorder un prêt au taux record de 2,75% sur 15 ans).Il faut dire que le moral des ménages n\'est pas au beau fixe et que leur confiance dans la conjoncture actuelle est au plus bas. Selon une enquête réalisée par l\'IFOP pour le compte de la FNAIM, seuls 14% des Français estiment la période propice à l\'achat d\'un bien immobilier. «Quant au marché des résidences secondaires et de l\'investissement locatif, il est complètement bloqué», précise Jean-François Buet le nouveau patron de la FNAIM. Ils sont 41% à penser que les prix vont rester stables ces prochains mois (22% pensent qu\'ils vont baisser, 38% qu\'ils vont monter). De l\'avis du numéro un de la fédération, ces mêmes prix pourraient reculer d\'environ 5% à l\'échelle nationale l\'année prochaine.L\'angoisse des réformes fiscales à foisonSi bon nombre de candidats potentiels ne se décident pas à acheter ou vendre leur maison ou appartement c\'est aussi et surtout en raison de toutes les nouvelles en provenance de Bercy et des nombreuses réformes fiscales en cours de finalisation. L\'immobilier est la cible de multiples arbitrages depuis plus d\'un an. Entre la fin du Scellier, du prêt à taux zéro dans l\'ancien, le plafonnement des loyers, les réformes envisagées au niveau des plus values de cession mais aussi sur les terrains à bâtir sans oublier le plafonnement sur les niches fiscales, bien malin celui qui s\'y retrouve. Comment convaincre le chaland, dans ces conditions, de mettre tous ses œufs dans le même panier ou d\'accepter de s\'endetter sur 20 ou 30 ans?Interrogés par l\'IFOP sur les mesures que devrait prendre le gouvernement pour enrayer la crise du logement actuel, les Français sont assez pragmatiques: ils placent en premières positions la relance d\'un prêt à taux zéro dans l\'ancien, la mise en œuvre d\'un dispositif pour favoriser le logement des jeunes et l\'encadrement des loyers dans certaines agglomérations.Pas tant de vente d\'appartements luxueux que celaEn attendant, les agents immobiliers vont-ils quand même pouvoir se frotter les mains avec la vente des appartements luxueux des «entrepreneurs-pigeons» fermement décidés à quitter le sol Français pour d\'autres cieux plus cléments fiscalement? «Il s\'agit là de quelques de menaces que nous ne voyons pas encore se concrétiser au niveau immobilier. Que ce soit au niveau de notre réseau que des agences de grand luxe que je connais bien, on n\'a pas vu à cette heure un mouvement de vente massive de biens exceptionnels. Au contraire, les riches propriétaires profitent de la conjoncture pour racheter les biens de personnes moins fortunées qui mettent en vente leur deuxième appartement», précise François Gagnon, président d\'Era Immobilier Europe. Et de souligner que le marché Français est d\'ailleurs largement privilégié par rapport aux Pays-Bas, à l\'Irlande ou à l\'Espagne où les prix et les transactions s\'effondrent au même rythme (-25 à -30%)  Pour aller plus loin :Simulez votre crédit immobilierEstimez votre logementDécouvrez les SCPILes prix de l\'immobilier dans votre rue
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