Je n'ai pas été élu pour augmenter les impôts et je ne les augmenterai doncpas.À l'aune du taux de prélèvements obligatoires (PO), on peut même dire que, depuis l'élection de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République, la pression fiscale en France diminue. En 2007, le poids des impôts et cotisations sociales dans la richesse nationale était de 43,2 %. En 2008, il s'établissait à 42,8 % et devrait tomber cette année à 40,7 %, son plus bas niveau depuis près de trente ans, et s'y stabiliser l'an prochain. Ce que ces chiffres ne disent pas, c'est que la baisse de 2,1 points intervenue entre 2008 et 2009 est due pour 60 % à la récession, avec comme corollaire l'effondrement des recettes fiscales, et pour le reliquat aux mesures du plan de relance, lesquelles sont amenées à s'éteindre progressivement. Par ailleurs, diminution de la pression fiscale ne signifie pas mécaniquement baisse des impôts supportés par les ménages. Il y a ainsi des effets de transferts entre l'État et les collectivités locales. Le taux de PO de ces dernières devraient s'établir à 6 % cette année contre 5,7 % en 2007. L'année 2009 se caractérisant par exemple par une flambée des taxes foncières et d'habitation, les collectivités locales devant compenser l'effondrement d'autres recettes comme les droits de mutation.Enfin, même si Nicolas Sarkozy n'a pas été élu pour augmenter les impôts, il est aussi indéniable que depuis son arrivée en 2007, le paysage fiscal est mouvant. Et la nature humaine est ainsi faîte qu'elle retient plus facilement les nouveaux impôts que les baisses de prélèvements. De la taxe « poissons » au prélèvement pour financer le RSA en passant par les taxes wagons, pylônes, opérateurs télécoms, sans oublier l'instauration à venir de la taxe carbone, les Français ont du mal à croire que leurs impôts n'augmentent pas. Anne Eveno

latribune.fr

17 Oct 2009, 1:52

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