La faiblesse du dollar face à l'euro pénalise les groupes aéronautiques

valeurs« La parité euro-dollar constitue sans aucun doute l'un de nos plus gros maux de tête. » La phrase lâchée hier par Hans Peter Ring, le directeur financier d'EADS à l'occasion de la publication des résultats trimestriels, résume à la perfection la problématique actuelle du groupe. Le phénomène est en effet loin d'être négligeable puisque son Ebit (résultat opérationnel avant intérêts, impôts, écarts d'acquisition et éléments exceptionnels) s'est inscrit en recul de 46 % à 1,089 milliard d'euros sur les neuf premiers mois de l'année en raison d'effets de change négatifs.Le géant européen a de quoi être amer. D'autant qu'en la matière, tous les groupes européens ne sont pas égaux face au déséquilibre entre l'euro et le dollar. « Les entreprises dont le profil est plus orienté vers l'aéronautique civil sont aussi celles qui sont le plus exposées au dollar, souligne ainsi un analyste du CM-CIC. Parmi elles, EADS est de loin la plus exposée en raison de sa taille. C'est un risque que le géant européen ne peut totalement maîtriser si ce n'est en réduisant ses coûts. » Dans une moindre mesure, des groupes comme Safran ou MTU sont également concernés. Cette surexposition à la parité euro-dollar est simple : alors que les ventes d'avions sont traditionnellement libellées en dollars, les coûts des groupes européens se creusent à mesure que la monnaie européenne se renforce. À l'inverse, si le secteur de la défense n'est pas totalement épargné, son exposition est moindre. Des groupes comme Thales ou BAE Systems sont ainsi moins exposés. « Ces groupes ayant adopté depuis plusieurs années maintenant une stratégie multidomestique, ils produisent généralement à proximité de leurs clients et fournisseurs et s'exposent moins aux variations des devises », explique l'analyste du CM-CIC.Essentiellement présent dans l'aéronautique, EADS devrait continuer de pâtir de son exposition au billet vert. Malgré une couverture à 1,35 dollar pour 2010, son patron Louis Gallois indiquait hier que la faiblesse du dollar pourrait lui faire perdre 1 milliard d'euros supplémentaire l'an prochain. Seule consolation dans ce contexte, le groupe laisse entendre qu'il n'excluait pas des acquisitions de tailles modérées outre-Atlantique. Gaël Vautrin
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