GM en route pour un retour en Bourse triomphal

Qui l'aurait cru voilà encore quelques semaines ? À la fin du printemps, lorsque General Motors avait annoncé son retour en Bourse pour le quatrième trimestre, beaucoup avaient jugé le pari osé. Au coeur de l'été, quand il avait déposé son document officiel auprès de la SEC, le gendarme de Wall Street, les sceptiques restaient très nombreux. Comment l'ex-premier constructeur automobile mondial, sauvé de la faillite un an plus tôt grâce aux 50 milliards de dollars injectés par l'État fédéral américain, allait-il pouvoir séduire à nouveau des investisseurs ? Visiblement, pourtant, il a su convaincre. Mardi, à deux jours de sa première cotation, GM a annoncé que les 365 millions d'actions mises sur le marché seraient finalement vendues entre 32 et 33 dollars l'unité, soit 18 % de plus que les 26 à 29 dollars prévus au départ. Preuve que la demande est abondante. GM a aussi relevé à 4 milliards de dollars, au lieu de 3 milliards, le montant des actions préférentielles qui seront proposées, sans compter les titres supplémentaires qui pourront être mis en vente en cas d'afflux des demandes.Avec ce nouveau prix, qui sera fixé ce mercredi, GM devrait lever au moins 12 milliards de dollars (hors actions préférentielles) et sa valorisation avoisinerait celle de son grand rival Ford (59 milliards de dollars mardi). Surtout, il pourrait commencer à s'affranchir de la tutelle de l'État américain, qui pourrait voir sa participation au capital passer de 61 % aujourd'hui à 40 % environ, selon le nombre de titres émis.Sauvé par le gong chinoisMalmené depuis des années, le constructeur s'offrirait là une petite revanche. Lui qui avait cumulé plus de 80 milliards de dollars de pertes entre 2004 et 2008 a réussi à persuader les investisseurs que les 4,77 milliards de profits engrangés sur les trois premiers trimestres de 2010 n'étaient pas factices. Il a certes beaucoup maigri depuis sa faillite, sacrifiant 20 % de ses salariés et plusieurs de ses marques. Mais il a finalement été sauvé par le gong chinois : la Chine est son premier débouché désormais. Et, avec son allié local SAIC, qui devrait prendre 1 % de son capital, GM espère produire 2,3 millions de véhicules dans le pays cette année, ce qui lui donnerait 13,5 % du marché.Une entrée en Bourse réussie mettrait aussi du baume au coeur de Barack Obama, critiqué pour avoir ainsi dépensé les deniers publics. Le Trésor américain n'est pas sûr de récupérer la totalité de sa mise. Et les concurrents crient à la distorsion de concurrence. Mais l'important n'était-il pas de sauver des milliers d'emplois ?
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