La cacophonie autour de l'aide à l'Irlande relance les tensions sur le marché obligataire

Les tensions entourant les dettes « périphériques » sont reparties de plus belle ce mardi, attisées par la cacophonie des dirigeants européens. Après s'être détendu de 100 points de base après son record de 15 ans de 8,94 % établi jeudi dernier, le taux à 10 ans irlandais rebondissait de 27 points dans l'après-midi, à 8,24 %. Alors que les ministres des Finances se réunissent à Bruxelles, le Premier ministre irlandais Brian Cowen avait émis des doutes dès lundi soir sur la possibilité d'un accord sur une aide à Dublin, ajoutant que son pays n'avait pas fait de demande. Une position reprise dès mardi matin par le ministre des affaires étrangères irlandais, Dick Roche, qui estime qu'il n'y a « aucune raison » pour que l'Irlande active le plan de soutien européen de 440 milliards d'euros mis en place en mai.Ces propos interviennent alors que, la veille, plusieurs responsables européens ont milité pour que l'Irlande demande du soutien, au premier rang desquels le ministre des Finances portugais, Fernando Teixeira dos Santos. Egalement chahuté par les marchés, au même titre que l'Espagne et l'Italie, le Portugal s'inquiète des conséquences de l'incertitude provoquée par ce bras de fer. Pas de soutien directCe mardi, l'émission de dette de l'Espagne à 12 mois et 18 mois s'est d'ailleurs soldée par un montant de 5 milliards d'euros inférieure aux anticipations du Trésor espagnol, tandis que les taux concédés se sont tendus à respectivement 2,36 % (+ 52 points de base) et 2,66 % (+ 66 points). De son côté, la Grèce a levé mardi 390 millions d'euros de titres à trois mois à un taux de 4,10 %, contre 3,75 % le 19 octobre. Le contrat CDS à 5 ans sur la Grèce, qui assure contre un défaut du pays, s'envolait lui de 86 points de base, à 944 points, son plus haut niveau depuis juin dernier.Peu avant le début de la réunion des ministres des Finances, qui doit se prolonger ce mercredi, le Commissaire aux affaires économiques, Olli Rehn, a laissé entendre qu'un soutien direct à l'Irlande n'était pas d'actualité, évoquant les liquidités accumulées par Dublin et lui permettant de tenir jusqu'à la mi-2011. En revanche, il a ajouté que la Commission, la BCE et le FMI étudiaient les moyens de « résoudre les graves problèmes du secteur bancaire irlandais ». En grandes difficultés et quasiment interdites de financement sur les marchés, les banques irlandaises ont en effet demandé 7,3 % de prêts de plus en octobre qu'en novembre lors des opérations de refinancement auprès de la BCE, à 130 milliards d'euros. Alors que leur sauvetage devrait coûter 50 milliards d'euros à Dublin, la presse irlandaise évoquait ces derniers jours la possibilité pour ces établissements d'accéder au fonds d'urgence européen. J. B.
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