Les énergéticiens français sont à l'offensive. Ce jeudi, pendant que les actionnaires d'International Power validaient le rapprochement du groupe britannique avec GDF Suez, EDF cherche à accroître ses positions en Pologne. L'électricien français a été invité par le gouvernement polonais, à mener des négociations exclusives pour l'achat du numéro trois polonais de l'énergie, Enea. Varsovie qui souhaite boucler la transaction d'ici au 31 mars 2011. La participation de 51 % d'Enea, mise en vente par le gouvernement polonais, est valorisée autour de 1,4 milliard d'euros. EDF et GDF Suez, ainsi que le tchèque EP Holding, candidats au premier tour de cette privatisation, avait été écartés fin octobre au profit du polonais Kulczyk Holding. EDF n'avait alors pas souhaité surenchérir par « discipline financière ». Kulczyk n'ayant pas réussi à conclure dans les délais requis, ses concurrents ont de nouveau été conviés à la table de négociations.« Varsovie s'est servi de Kulczyk pour faire monter le prix et ses exigences lors du second tour », affirme une source proche d'un des candidats. Selon la presse polonaise, au moment où Kulczyk était en négociations exclusives avec le Trésor, une femme se présentant comme chef des conseillers du président du Parlement européen Jerzy Buzek avait appelé la direction de la holding pour l'informer qu'il avait été choisi pour acheter le groupe Enea, et lui demander de verser une somme d'argent sur le compte d'une organisation caritative. Une enquête a été ouverte sur cette affaire par le parquet de Poznan.Dans ce contexte, EDF préfère s'afficher prudent sur les chances de concrétisation de cette opération. Si elle se réalisait, EDF deviendrait le deuxième électricien en Pologne avec 17 % de la production électrique (le groupe en détient déjà 10 %) et 16 % de la commercialisation, La Pologne, le plus important marché de l'Europe de l'Est, envisage en outre de construire des centrales nucléaires. Marie-Caroline Lopez

latribune.fr

18 Déc 2010, 23:53

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