Madrid tente d'apaiser les pressions internationales

L'Espagne devait être au centre de toutes les attentions lors du Conseil européen initié jeudi soir. La quatrième économie de la zone euro est en effet sous les feux de l'actualité depuis le sauvetage irlandais le mois dernier, les marchés craignant pour sa solvabilité.À la veille de la réunion, l'agence de notation Moody's a annoncé qu'elle pourrait abaisser la note du pays, Aa1. L'agence de notation affirme toutefois qu'elle ne « croit pas que la solvabilité de l'Espagne soit menacée », ni que le pays aura à recourir au Fonds de soutien européen (FESF), allant ainsi dans le sens du gouvernement de Zapatero ou d'entités privées comme Santander. La ministre de l'Économie Elena Salgado a toutefois annoncé que l'Espagne plaidera pour que « la capacité réelle du fonds coïncide avec sa capacité théorique », c'est-à-dire in fine à son augmentation (voir ci-dessous) pour faire face à un gros coup dur comme un défaut de l'Espagne...De quoi nourrir l'inquiétude des investisseurs et donc une hausse des taux des emprunts espagnols (comme lors de l'émission de jeudi, voir ci-contre) rendant plus cher le service de la dette espagnole. Les problèmes structurels de l'économie espagnole, comme le taux de chômage de près de 20 % et le retard dans les effets de la réforme pour flexibiliser le marché du travail, ne sont pas pour les rassurer. Ce facteur influe sur la qualité des crédits, alors que l'endettement privé était de 225 % du PIB en 2009 selon la Banque d'Espagne. L'état du secteur financier préoccupe d'ailleurs, notamment à cause de son exposition à l'immobilier. Les analystes de Moody's ou Merryll Lynch estiment que les banques pourraient requérir de plus de capital.Dans ce contexte, les marchés scrutent le calendrier des réformes du gouvernement, la plupart destinées à retrouver un déficit de 6 % en 2011. Ainsi, c'est mercredi, jour où Moody's a mis en révision la note de l'Espagne, que les partis politiques ont trouvé un début d'accord sur la réforme des retraites. Ils poursuivaient jeudi leur discussion. Les comptes de la sécurité sociale sont excédentaires, quoique de moins en moins. Pourtant, José Luis Zapatero souhaite présenter une réforme des retraites fin janvier, car selon certains, dont le Medef espagnol, elle permettra à l'Espagne de gagner en crédibilité.Publication des comptesPar ailleurs, face aux inquiétudes quant au contrôle du déficit des régions, dont la dette représente près de 10 % du PIB, Elena Salgado a anticipé à la semaine prochaine la publication de leurs comptes, alors qu'elle n'avait prévu de le faire qu'à partir de 2011. Il y a deux semaines, alors que le prix de la dette augmentait dangereusement, le gouvernement a annoncé de nouvelles mesures, comme la privatisation de la loterie et la hausse de la taxe sur le tabac. Le répit laissé alors par les marchés a été de courte durée.
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