Les actifs des sociétés du SBF 120 sont mal valorisés en Bourse

Au moment où la Bourse de Paris n'est plus qu'à quelques encablures de ses plus-hauts annuels, les opérateurs veulent croire en la pérennité du rebond. L'envolée des marchés actions a beau frôler les 55 % depuis les plus-bas du 9 mars, les niveaux de valorisation ne sont pas devenus excessifs pour autant. Bien au contraire.Selon les données consolidées par Factset, le « price to book », rapport entre le cours et l'actif net par action, du CAC 40 atteint 1,6 sur la base des perspectives de résultats 2009. Et cela, alors que ce chiffre s'élève, en moyenne, à 2,5 au titre de la dernière décennie. Le constat est encore plus éloquent pour le SBF 120, qui affiche un ratio de 1,8 très éloigné de celui enregistré depuis 1999 (3,5). Non sans raison. La crise a généré un risque de faillite beaucoup plus important sur les structures moyennes que sur les grandes capitalisations parisiennes.Dès lors, il n'est pas étonnant de voir 97 valeurs sur 120 valorisées en dessous de leur moyenne historique. Parmi elles, des entreprises qui valent moins que le montant de leurs fonds propres. statut chambouléC'est notamment le cas du secteur automobile dont les principaux acteurs Peugeot et Renault se négocient en Bourse avec une décote de 40 % à 60 % par rapport à leur actif net. Une situation qui montre, selon Pierre Sabatier, stratégiste chez PrimeView, que les investisseurs ne sont pas encore prêts à jouer le redressement des constructeurs à court terme.De son côté, le promoteur Nexity, dont la capitalisation atteint seulement 70 % des fonds propres, fait toujours les frais d'un marché immobilier encore convalescent. Le caractère bradé de nombreuses valeurs financières comme Crédit Agricolegricole, dont le « price to book » plafonne à 0,7, Eurazeo (0,7) ou Axa (0,8) traduit encore des besoins de recapitalisation.Le marché sanctionne également le manque de visibilité sur un retour aux profits. Le distributeur d'aciers spéciaux IMS (0,7) en fait aujourd'hui les frais.D'autres encore ont vu leur statut chamboulé par l'onde de choc consécutive à la faillite de Lehman Brothers.Bénéteau;néteau en fait partie. Longtemps perçu comme l'un des meilleurs élèves de la cote, le plaisancier n'a pas échappé aux affres de la récession. Son « price to book » est ainsi retombé d'une moyenne décennale de 5,1 à 2 fois les fonds propres escomptés en 2009. Maurel et Prom ainsi que Sanofi-Aventis, dont la prime boursière historique a été divisée par quatre, voire cinq, ont été, eux aussi, contraints de descendre de leur piédestal.Plus généralement, Pierre Sabatier pense que les investisseurs devraient revenir vers des stratégies dites de « stock-picking » en 2010. Ce qui pourrait bien profiter aux sociétés les plus sous-valorisées, à condition qu'elles soient financièrement viables. Fabio Marquetty
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.