Buenos Aires veut tourner la page de l'épineux dossier de sa dette

Dette émergenteL'Argentine serait-elle en train de changer de visage auprès des investisseurs ? Ce pays, coupé du marché international, après avoir fait défaut en 2001 et s'être brouillé par la suite avec le FMI, serait-il aujourd'hui en train de devenir plus fréquentable ? En tout cas, les Kirchner ? Cristina, la présidente et son mari, son principal conseiller ? qui doivent affronter en 2011 l'élection présidentielle s'y emploient. En début de semaine, la présidente a annoncé la création d'un fonds de garantie, constitué à hauteur de 6,6 milliards de dollars issus des réserves de change du pays (47,5 milliards), en vue de permettre au pays de faire face à ses échéances de 2010. « Le pays donne un signal fort au marché sur sa volonté de servir sa dette en officialisant ce qu'il faisait déjà, à savoir racheter sa dette avec ses réserves », rappelle Sergio Trigopaz, responsable de l'obligataire émergent chez Fortis BNP. Important aux yeux des investisseurs, ce geste l'est d'autant plus qu'il s'accompagne d'une autre annonce, celle d'un prochain règlement du contentieux avec les « hold out ». Ces porteurs d'obligations non payés (20 milliards de dollars), qui avaient refusé en 2005 l'offre que leur avait faite le gouvernement, devraient se voir proposer, dès le 12 janvier, un échange de leurs titres. Un premier montage qui, selon le ministre de l'Économie, pourrait être finalisé à la mi-2010. « L'Argentine a toujours soufflé le chaud et le froid sur ce dossier », explique Carlos Quenan, maître de conférence à l'Institut des hautes études de l'Amérique latine, « mais cette fois, ajoute-t-il, elle paraît décidée à normaliser ses relations avec le Club de Paris, et a fortiori avec le FMI ». Cette main tendue porte déjà ses fruits. « Les contrats de couverture contre les risques de défaut de l'Argentine (CDS), qui laissaient apparaître une probabilité de défaut de près de 100 % se négociaient à 4.500 en début d'année. Ils sont nettement moins tendus aujourd'hui à 1.000 », précise Sergio Trigopaz : « Le rendement courant de la dette argentine est passé de 48 % a 13 % en septembre, ce qui montre que les opérateurs de marché associent aujourd'hui moins de risque à l'Argentine qu'au Venezuela, qui n' a pourtant pas de problème de dette ». Marjorie Bertouille47,5 milliards de dollars : c'est le montant des réserves de change.
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