Dette des États  : craintes ciblées

chronique de la volatilitéLes inquiétudes sur la dette des États restent visiblement très localisées. Elles semblent affecter davantage l'euro et dans une moindre mesure les Bourses européennes que les actions américaines et les dettes d'entreprise. En effet, nous assistons à une nette divergence de comportement entre le « prix du risque », la volatilité implicite observée via le cours des options de couverture, sur l'EuroStoxx 50 et sur le S&P 500. Ainsi, alors que la volatilité implicite de l'indice européen se situe dans la partie haute de sa fourchette de variation depuis l'été, la volatilité implicite des actions américaines reste proche de son étiage depuis un an (22,1 % contre 20,4 %). Par ailleurs, les marchés de la dette d'entreprise font également preuve d'un calme olympien, malgré la dégradation de la notation de la Grèce et la mise sous surveillance négative de la dette espagnole. L'indice Itraxx Crossover, représentatif du marché de primes d'assurance sur les obligations « high yield » (les plus risquées), poursuit sa normalisation, franchissant à la baisse le seuil symbolique des 500 points de base (contre plus de 1.100 points en mars 2009). Il faut remonter à juin 2008 pour retrouver des niveaux similaires. Paradoxalement, alors que tous les « mauvais élèves » européens ? Grèce, Espagne, mais aussi Irlande, Portugal, Italie et même Grande-Bretagne ? ont été sanctionnés par les marchés du crédit, les investisseurs sont plus cléments à l'égard des obligations émises par les entreprises européennes. La crainte sur la dette de certains États européens n'est certes pas une bonne nouvelle à court terme, même si la baisse prévisible de l'euro est plutôt salutaire dans le contexte actuel, mais elle pourrait servir de catalyseur à la mise en place d'un scénario de sortie vertueux. Rappelons-nous du rôle de la faillite de Lehman Brothers dans les réponses publiques agressives et coordonnées. Les conséquences en seraient d'ailleurs limitées car seule une dégradation de la note souveraine d'un « grand » pays développé serait à même d'avoir un effet réellement contagieux. nParLaurent Roussel,directeur adjoint de la recherche chez Exane Derivatives. les investisseurs sont plus cléments à l'égard des obligations émises par les entreprises européennes.
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