La Générale et Crédit Agricole convoitent la banque privée de KBC

KBC suscite les convoitises. Le bancassureur belge vient de lancer la vente de son activité européenne de banque privée, KBL European Private Bankers (KBL EPB). La Commission européenne avait contraint KBC à céder des actifs en échange de l'autorisation de recevoir une aide d'État. Le processus, mené par JP Morgan, a commencé la semaine dernière, les candidats au rachat venant de recevoir les mémorandums d'informations. Le dépôt des offres préliminaires devrait avoir lieu mi-février.Selon nos informations, une dizaine d'établissements européens étudient le dossier, dont les françaises Crédit Agricolegricole et Société Généralecute; Générale. La banque dirigée par Frédéric Oudéa n'avait pas caché, lors de son augmentation de capital, au mois d'octobre, son intention de réaliser des acquisitions dans la gestion de fortune. Selon plusieurs sources proches du dossier, la banque est « très motivée ». En revanche, si le Crédit Agricolegricole va se pencher sur le dossier, les changements à la direction générale de la banque verte, prévus le 1er mars, risquent de rendre une décision stratégique difficile.Couverture géographiqueTrois autres banques universelles, Barclays, Deutsche Bank et HSBC, s'intéressent à KBL EPB. Quatre banques privées suisses sont également sur les rangs : Credit Suisse, EFG, Julius Baer et Vontobel. KBC espère retirer de la vente environ 1,5 milliard d'euros, alors que la banque privée dispose de 1,2 milliard d'euros de fonds propres. Point important pour les candidats, le rachat de KBL EPB consommerait peu de fonds propres puisque les survaleurs (« goodwills ») sont faibles.Au total, la banque privée gère environ 50 milliards d'euros d'actifs, répartis de manière égale entre neuf pays en Europe (Allemagne, Belgique, France, Grande-Bretagne, Luxembourg, Monaco, Pays-Bas, Pologne et Suisse). En 2009, KBC EPB a réalisé un résultat opérationnel de 180 millions d'euros et un bénéfice de 150 millions. Depuis les années 1990, l'accent a été mis par la maison mère, KBC, sur le développement dans les marchés « onshore » (activité bancaire locale). Un avantage de taille à l'heure où le durcissement de la réglementation diminue considérablement l'attrait du « off-shore » (transfrontalier).« Peu d'acteurs européens de la gestion de fortune disposent d'une telle couverture géographique », fait valoir un cadre de KBL Richelieu, la filiale parisienne. Chacun des neuf bureaux dispose d'une relative autonomie, KBC se refusant à les faire passer sous un pavillon unique. Une configuration plutôt inhabituelle dans le monde de la banque privée, où la marque joue un rôle majeur.« Le problème de ce modèle est que la fidélité de la clientèle repose sur les hommes. Si certains banquiers décident de prendre leur indépendance lors de la vente, il pourrait donc y avoir des sorties de capitaux importantes », pense un connaisseur du dossier.Alexandre Maddens et Matthieu Pechberty
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