PSA-Renault : qui est le plus social des deux ?

Montée des périls sociaux dans l\'industrie automobile française? L\'annonce cette semaine d\'un plan de suppression de 7.500 postes chez Renault en France a créé une nouvelle onde de choc. Du coup, des mouvements de grève sporadiques se sont multipliés. Plusieurs centaines de salariés ont ainsi cessé le travail mercredi, le plus souvent brièvement, chez Renault, notamment à Sandouville et Cléon (organes mécaniques) en Seine-Maritime. Côté PSA Peugeot Citroën, le mouvement se poursuivait ce jeudi matin à l\'usine PSA d\'Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis). La CGT avait appelé aux arrêts de travail entamés la veille. La direction estime toutefois le nombre de grévistes à \"environ 220 personnes\". Le mouvement semble donc rester encore très minoritaire. Plusieurs centaines de personnes, selon l\'AFP, ont en outre participé à une marche \"pour l\'emploi et pour l\'avenir de la Seine-Saint-Denis\" devant la préfecture départementale à Bobigny.Négociations en coursUne quarantaine de salariés de l\'usine d\'Aulnay s\'est par ailleurs rendue ce jeudi matin au pied d\'un immeuble parisien appartenant, selon eux, à Thierry Peugeot, président du conseil de surveillance du groupe, pour \"réveiller les négociations\" à coups de sifflets et vuvuzelas. En début d\'après-midi, le siège de PSA, avenue de la Grande-Armée à Paris, était soigneusement protégé contre toute intrusion, comme nous l\'avons constaté de visu. Au cas où... Des négociations entre syndicats et direction de PSA se tenaient dans la journée sur les mesures d\'accompagnement financier pour les salariés qui quitteraient le groupe ou seraient mutés. Le plan de restructuration, annoncé l\'été dernier par PSA Peugeot Citroën, prévoit de réduire les effectifs de 8.000 personnes, auxquelles viendront s\'ajouter 1.500 suppressions de postes par des départs naturels.Mansuétude du gouvernement pour RenaultSi le gouvernement s\'était montré très dur sur le plan de PSA, il fait preuve de davantage de mansuétude sur celui de Renault. \"Ca se passe mieux\" chez Renault que chez PSA, a même jugé le ministre du Travail Michel Sapin. Chez Renault, dont l\'Etat est le premier actionnaire (15%), \"on n\'annonce pas de licenciement\" et on a \"pris les devants\", assure même le ministre. Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif, avait déjà estimé pour sa part mercredi qu\'il n\'y avait ni licenciement, ni fermeture d\'usine, \"deux lignes rouges\" qui n\'ont \"pas été franchies\", soulevant d\'ailleurs des réactions politiques parfois indignées.Chute de production en FranceFaut-il voir dans ces différences de méthode entre Renault et PSA le reflet de l\'histoire? Renault est l\'héritier de la Régie (de 1945 à 1990), dont on a longtemps dit qu\'elle était co-gérée avec la CGT. \"Vitrine sociale\" pendant longtemps, Renault a toutefois interrompu en grande partie cette tradition devant les pertes abyssales des années 1980 qui ont failli entraîner sa banqueroute. En attendant, satisfecit ou pas du gouvernement, il n\'en reste pas moins que Renault n\'assemble plus que 17,5% de ses véhicules en France, un niveau extrêmement bas, contre 35% pour PSA! La production en France aura dégringolé, sur les neuf premiers mois de 2012, de 18,2% chez Renault, mais de 11% seulement chez PSA. Les volumes fabriqués par les usines tricolores auront été divisés par plus de deux depuis 2005... chez Renault. Pour un groupe dont l\'Etat est actionnaire, c\'est quand même un drôle de paradoxe! Alors, qui est au fond le plus \"social\" des constructeurs?Tradition sociale plus dure chez PSAPSA a certes une tradition plus dure en matière de relations sociales, même si celles-là se sont nettement \"adoucies\" depuis la présidence de Jean-Martin Folz à partir de la fin des années 1990. On se souvient notamment de la prédominance pendant longtemps du fameux  \"syndicat maison\", la CSL. La direction de PSA a pourtant consenti en octobre dernier à lancer des négociations sur l\'accompagnement social des salariés. Elle table sur des départs volontaires (notamment dans le cadre d\'un PSE, Plan social pour l\'emploi, à Rennes et Aulnay). Faute de candidats suffisants au départ, le couperet des licenciements devrait tomber. 
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