Quelles Sicav choisir en 2013 ?

Interrogation classique des investisseurs et autres épargnants au début de chaque année : quelle stratégie adopter en matière de sélection de fonds? Pas facile de se faire une opinion après la série d\'événements macroéconomiques que le monde a connus depuis 2008. Par exemple, sans que personne ne s\'y attende vraiment, 2012 s\'est révélée une bonne année, tant pour les placements en obligations qu\'en actions. Mais à présent, quels seront les thèmes, les zones géographiques et les secteurs susceptibles de continuer sur leur lancée? Au vu de ce qu\'analysent la plupart des professionnels, trois thèmes semblent émerger et paraissent suffisamment solides pour délivrer, cette année encore, de belles performances : les petites et moyennes valeurs, les actions européennes et les obligations à haut rendement dites « high yield ».Les petites et moyennes valeurs : jusquèà +85%Ce segment de la cote ore depuis plusieurs années de très belles surprises. Du coup, si l\'on regarde leur rendement à cinq ans, ce sont même les seules à présenter des performances absolues positives quand celles des indices de plus grandes capitalisations sont dans le rouge. Cette tendance peut-elle perdurer alors que les gérants pourraient privilégier les « big caps » en retard par rapport aux « small caps »? « Les valeurs moyennes sont très diversifiées et orent des histoires passionnantes susceptibles de s\'avérer très profitables si l\'on prend le temps de s\'y intéresser et de discerner leurs différents points forts et points faibles », lance Eric Labbé, gérant du fonds CPR Middle-Cap France. Selon lui, 2013 devrait encore être l\'occasion pour certaines d\'entre elles de faire l\'objet de rapprochements ou d\'opérations boursières. En outre, ces valeurs sont presque toutes très orientées vers les marchés des pays asiatiques en forte croissance. Il n\'y a qu\'à voir la part de leur chiffre d\'affaires actuel à l\'export (hors Europe) pour se rendre compte de cette mutation (85% pour Naturex, 77% pour BIC ou 67% pour Zodiac). Enfin, de nombreuses entreprises se retrouvent actuellement avec un cours de Bourse inférieur à leur valeur d\'actifs. Aberration d\'autant plus injuste que la plupart de ces sacrifiées ont des bilans solides. Situation bénie pour les gérants, ceux-ci pouvant donc mettre la main sur des pépites à des niveaux de valorisation très attractifs.Les valeurs européennes en plein renouveauSi 2012 a fait la part belle aux sicav investies en valeurs américaines et sur certaines zones émergentes comme l\'Inde, les gérants sont en pleine réévaluation. Car l\'Europe a commencé à rassurer sur sa capacité à gérer son insupportable endettement. À commencer bien sûr par la décision de la BCE de racheter des titres de dettes des pays les plus fragiles. Depuis lors, le sentiment d\'incertitude entourant tous les titres européens s\'est peu à peu atténué; et redonne aujourd\'hui les plus grands espoirs pour cette classe d\'actifs. Et plus particulièrement pour les actions.Celles-ci bénéficient ainsi d\'un double avantage : en sous-performant les autres grands indices mondiaux ces dernières années (à commencer par ceux des États-Unis), elles sont actuellement à des niveaux de valorisation bien plus intéressants. En outre, leur capacité bénéficiaire, intacte pour celles qui ont construit leur développement autour des pays émergents, leur confère des ratios boursiers plus performants que ceux de leurs voisins. « Avec un environnement macroéconomique moins négatif en Europe et de meilleures perspectives de croissance dans le reste du monde, les sociétés européennes devraient afficher de meilleures performances. Le rythme de révision à la baisse des croissances de bénéfices a déjà commencé à ralentir, ce qui, d\'ordinaire, est un signe encourageant pour le futur », estime ainsi Joël Copp Barton, directeur des produits actions européennes chez Invesco. Cet expert privilégie plusieurs secteurs : les financières, le transport et les télécommunications. « D\'attrayantes opportunités existent également dans les sous- secteurs de la pharmacie, l\'aéronautique ou les services commerciaux », précise-t-il.Les obligations à haut rendement : idéalesSi l\'on place 2013 sous le signe d\'un retour de l\'appétence pour le risque - mais sans s\'aventurer toutefois vers des contrées trop hasardeuses - les obligations à haut rendement sont idéales. Les gérants des sicav investies dans ces produits sélectionnent, en effet, des obligations certes plus risquées que celles en « investment grade », mais à ce titre plus rémunératrices. Et comme les obligations bien notées n\'ont plus beaucoup de potentiel de hausse compte tenu de l\'engouement qu\'elles ont suscité l\'an passé, nombre de professionnels reconnaissent actuellement que le vivier le plus intéressant est bel et bien celui des obligations « high yield ».« L\'objectif de ces fonds est d\'offrir une alternative au faible niveau de rendement des emprunts d\'États, socle historique des portefeuilles obligataires, et de bénéficier des rendements potentiels offerts par les entreprises de la catégorie spéculative dont le taux de défaut est, et devrait rester, faible, à savoir moins de 3 % attendus pour 2013, selon Moody\'s », arme Yannick Lopez, directeur des gestions taux et crédit chez OFI AM, qui vient justement de lancer deux fonds « high yield », dont l\'un, OFI Haut Rendement 2018, est réservé aux particuliers avec un objectif de performance annualisé de 5 %, net de frais. La période de souscription est ouverte jusqu\'au 10 mai 2013. Pour profiter du rendement du produit, Yannick Lopez conseille de le conserver jusqu\'à son échéance, soit le 31 décembre 2018.Revenir sur les actions ou les produits boursiers paraît donc être une bonne idée en ce moment. Cela étant, compte tenu des nouvelles mesures fiscales en vigueur, il est quasiment impératif de loger ces investissements à l\'intérieur des dernières enveloppes fiscales permettant d\'échapper aux fourches Caudines du fisc, soit un PEA ou un contrat d\'assurance-vie. Il ne faut donc pas hésiter à passer par ces outils, tout en surveillant de près les frais d\'entrée et de gestion pratiqués par les sociétés de gestion. Et puis, au moment d\'éventuellement se lancer, avoir en tête ce que se doivent de répéter les financiers : les rendements passés ne préjugent pas des rendements futurs.
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