Moscou, « centre mondial de la finance», ce n'est pas pour tout de suite...

Moscou est au cœur de l\'actualité financière, en cette fin de semaine. Tout d\'abord parce que la capitale russe accueille, vendredi et samedi, les ministres des Finances et les gouverneurs des banques centrales des pays du G20, appelés au chevet d\'une économie mondiale qui peine à reprendre de l\'allant. Si Moscou est sous les feux de la rampe, c\'est également en raison de l\'introduction en Bourse, ce vendredi, de Micex-RTS, l\'opérateur de la Bourse de Moscou. Une opération qui doit contribuer à faire de la capitale russe « un centre mondial de la finance », selon les autorités du pays. Dans cette optique, celles-ci avaient déjà fusionné les deux Bourses moscovites, fin 2011.Introduction en bas de fourchetteReste que cette IPO (Initial public offering) n\'a pas été un franc succès. Micex-RTS s\'est introduit en Bourse à 55 roubles par action, soit le niveau le plus bas de la fourchette indicative, laquelle allait jusqu\'à 63 roubles. Un prix qui valorise l\'opérateur de la Bourse de Moscou 4,2 milliards de dollars (3,2 milliards d\'euros). Et encore, ce prix n\'aurait pas été atteint sans le fonds souverain chinois, CIC, ni le fonds public russe de capital-investissement RDIF, qui ont toux deux acheté des actions Micex-RTS, dans le cadre de l\'introduction en Bourse.Des échanges concentrés sur quelques grosses valeurs« Nous avons encore beaucoup de chemin à faire, avant que la Bourse russe ne devienne une véritable concurrente de celles de Londres, Francfort et New York », a admis devant la presse Dmitry Pankin, directeur des marchés financiers fédéraux de Russie, peu de temps après le début de la première cotation de la Bourse de Moscou. Cette dernière compte près de 700 sociétés cotées mais le volume d\'échanges est concentré sur quelques très grosses valeurs, comme le groupe gazier Gazprom, les pétroliers Rosneft et Loukoïl, ou bien encore les banques VTB et Sberbank.Une fuite de capitaux de 56 milliards de dollars, en 2011Si les sociétés cotées russes ne déchaînent pas les passions des investisseurs, c\'est parce que le pays ne brille pas par la protection des actionnaires et n\'est guère favorable au climat des affaires. Sur ce dernier point, le pays est classé 112ème sur 185 par la Banque mondiale. Il n\'est donc pas étonnant que la Russie ait subi une fuite de capitaux de 56 milliards de dollars, en 2011. Tout comme il n\'est guère surprenant que les sociétés privés russes elles-mêmes, lorsqu\'elles décident de se coter en Bourse, choisissent de le faire pas seulement à Moscou mais également sur des places financières plus renommées, comme Londres, New York ou Hong Kong. Au grand dam de Vladimir Poutine, qui souhaite que, dans le cadre de la prochaine vague de privatisations, les sociétés publiques entrent en Bourse à Moscou. Et à Moscou, uniquement.  
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