Des résultats conformes aux attentes

La moisson de résultats 2009 commence à être suffisamment riche pour que l'on puisse commencer à en tirer des leçons. Premier constat qui s'impose : les principales entreprises françaises publient des performances conformes à leurs prévisions et aux attentes des analystes. Après avoir fait preuve d'une extrême prudence, quitte à procéder à plusieurs « profit warning » (alertes sur résultats) l'an passé, les fleurons de la cote française ont finalement fait ce qu'ils avaient dit qu'ils feraient. Et comme toute faute avouée est à moitié pardonnée, les piètres performances annoncées par la plupart d'entre eux sont plutôt bien passées en Bourse. Comme on a pu le voir, par exemple, avec la publication des résultats de LVMH. Le groupe de luxe a officialisé, il y a quelques jours, un résultat net en recul de 13 % au titre de l'exercice passé pour des ventes en retrait de 1 %. Sans que cette annonce perturbe le cours de Bourse de la valeur, qui se tient plutôt bien depuis lors.Dans un contexte particulièrement morose pour les entreprises, tous secteurs confondus, 2009 ne pouvait guère réserver de bonnes surprises. Consommation en berne, investissements réduits à leur plus simple expression, difficultés de paiements, pannes de trésorerie, les sociétés françaises ont été confrontées à une très longue liste de problèmes. Problèmes qu'elles avaient pourtant très vite identifiés, réduisant, dès la mi-2009, la voilure. Du coup, elles pouvaient, dès le début du second semestre, se concentrer sur l'activité, en espérant, bien évidemment, que celle-ci se reprenne assez vigoureusement. Et, de fait, le dernier trimestre 2009 s'est révélé plutôt porteur, sauvant in extremis une année qui s'annonçait calamiteuse.Globalement, les bilans sont pourtant en recul, comme anticipé dès la première moitié de l'année. Mais il serait faux de penser que la récente tendance baissière des grands indices boursiers soit due à ce constat. Les investisseurs s'inquiètent des possibles conséquences de la dette publique de la Grèce, de l'Espagne et du Portugal. En outre, ils ont bien compris que les entreprises avaient fait le nécessaire côté réduction des charges fixes, mais se demandent aujourd'hui si l'activité sera suffisamment dynamique pour leur permettre de sortir du tunnel où elles sont entrées vers la mi-2007. D'où leur réaction parfois violente lorsque ces mêmes sociétés paraissent dubitatives sur les perspectives de leurs marchés à court terme. Comme en 2009, les sociétés préfèrent se montrer prudentes sur leur avenir financier, compte tenu des interrogations qui planent encore, tant au niveau macroéconomique que microéconomique. Après avoir récolté les fruits de cette stratégie de « parler vrai », elles ne sont manifestement pas prêtes à dévier de cette ligne de conduite. Pascale Besses-Boumard
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