Le PDG de Dassault brigue un nouveau mandat

Les candidats, de l'intérieur comme de l'extérieur, à la succession de Charles Edel-stenne (72 ans) font grise mine et vont devoir remiser leur ambition aux calendes grecques. Le PDG de Dassault Aviation, à la tête du célèbre avionneur français depuis 2000, qu'il tient d'une main de fer et avec une belle vigueur, est bien parti pour briguer un futur mandat dans trois ans, date de ses 75 ans, et être prolongé jusqu'à 80 ans. Serge Dassault tient à sécuriser l'avenir de l'une de ses pépites avec une gouvernance dans laquelle il a une confiance absolue. Pour Charles Edelstenne, la retraite n'aurait donc pas sonné et les greens de golf du monde entier, le seul hobby auquel il donne un peu de son temps, attendront encore.gallois en position de forceMais il y a un hic. Pour prolonger Charles Edelstenne jusqu'à 80 ans, il faut changer les statuts de Dassault Aviation. Et pour le coup, EADS, l'actionnaire à 46 % jusqu'ici placardisé avec jouissance par les dirigeants de la maison Dassault, a pour une fois son mot à dire. « Le gros couillon est devenu aujourd'hui incontournable », lâche-t-on en référence à la citation d'Albert Frère « petit actionnaire minoritaire, petit couillon ; gros actionnaire minoritaire, gros couillon ». Pour faire adopter cette prolongation, Dassault Aviation a besoin des deux tiers des votes en assemblée générale, notamment ceux du groupe européen. Pour l'heure, explique-t-on à « La Tribune », aucune négociation n'a été engagée entre le président d'EADS, Louis Gallois, et Serge Dassault. « Il y a encore du temps, précise-t-on. Mais cela peut se faire à la prochaine assemblée générale, comme à celles de 2011 ou 2012. » En tout cas avant janvier 2013. Ou pas, d'ailleurs, s'il n'y a pas d'accord entre les deux groupes. Mais Serge Dassault veut accélérer le calendrier, confirme-t-on.Tout va dépendre de Louis Gallois. Le président d'EADS, qui devra rendre des comptes à son conseil d'administration quelle que soit la décision qu'il prendra, reste pour l'heure en position de force. Il n'est pas exclu pour autant qu'il subisse la pression de l'Élysée, à la demande de Serge Dassault. « Nous ne renoncerons pas à nos droits et ne ferons pas de cadeau », explique-t-on chez EADS. Le groupe attend donc de voir Dassault Aviation pour entamer des négociations. Que veut EADS ? Des activités de Thales ? Non. Mais compte tenu de ses 46 %, il souhaite avoir une plus grande implication dans les décisions stratégiques de Dassault Aviation. « La prise de participation dans Thales n'a même pas été débattue », regrette-t-on dans le groupe européen. Il va y avoir du sport.
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