Philippe CohenCoauteur de « La Chine attaque ». (*) (*) avec Luc Richard (éditions Mille et Une Nuits, sortie mai 2010).Peut-on faire confiance à la Chine, devenue le premier exportateur mondial ?Il est illusoire de croire que la Chine est devenue une économie de marché. Son régime demeure étatiste à 70 % au moins. Ses multinationales ont pour la plupart un capital public et les sociétés qui investissent à l'international restent soumises à la règle du contrôle de l'État pour tout investissement dépassant 1 million de dollars. La Chine a rejoint depuis presque dix ans l'Organisation mondiale du commerce et on s'aperçoit qu'elle ne tient absolument pas compte des critiques qui lui ont été faites à l'époque. Par exemple, dans le plan de relance chinois, la priorité absolue a été donnée aux entreprises chinoises, ce qui est contraire aux règles internationales : après tout, les Vinci, Bouygues ou Veolia auraient pu prétendre à ces nouveaux marchés publics ! Autre exemple : la lutte contre la contrefaçon. Des progrès ont bien été réalisés, mais sur les 150.000 avocats chinois, un tiers sont membres du Parti communiste : vous voyez que nous ne sommes pas du tout dans les fondamentaux de l'économie libérale ! On a eu l'illusion de croire que l'intégration de la Chine à l'économie mondiale conduirait à la libéralisation de la Chine, voire apporterait la démocratie. On n'a vu ni l'une ni l'autre.La Chine tricherait-elle avec les règles internationales ?L'objectif, très compréhensible de favoriser les transferts de technologies, camoufle souvent des pratiques d'espionnage industriel ou de siphonnage des brevets. Plus fondamentalement, la puissance chinoise s'est construite sur le dumping monétaire et social, et ses règles du jeu ne sont pas les nôtres. Propos recueillis par Éric Chol Une puissance construite sur le dumping monétaire et social »flashinterviewd

latribune.fr

17 Mars 2010, 23:19

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