L'immobilier d'entreprise face au mur de la dette

Après s'être effondré en raison de la crise, l'investissement en immobilier d'entreprise (bureaux, commerces, entrepôts) a connu une reprise au second semestre 2009. Mais l'horizon est loin d'être dégagé pour les professionnels du secteur qui s'inquiètent des problèmes de refinancement, à cause notamment des excès passés de la titrisation (transformation d'actifs en titres négociables) et de la disparition de ce même marché. « Vu l'océan de dettes [auquel fait face le secteur, Ndlr], la vacance locative qui va s'accroître et les loyers qui vont continuer à baisser en raison de la conjoncture, il n'y a aucune raison pour que les valeurs immobilières augmentent », a prévenu mercredi Antoine de Broglie, président de la société de gestion immobilière Stam Europe lors d'un débat organisé au Mipim, à Cannes. Précisément, le conseil spécialisé CB Richard Ellis estime à 970 milliards d'euros l'endettement auquel devra faire face l'immobilier d'entreprise européen dans les dix ans à venir, dont la moitié arrive à échéance d'ici à 2012. Sur ces 970 milliards, 392 sont des « prêts problématiques », car assis sur des actifs de piètre qualité ou bien sur des actifs de bonne qualité mais dont l'endettement par rapport à la valeur expertisée est élevé. Le Royaume-Uni et l'Allemagne concentrent le plus gros de la dette (330 et 233 milliards) et des « prêts problématiques ». Ce problème de refinancement est d'autant plus vif que la valeur des immeubles a beaucoup chuté.actifs en détresseLa France où la titrisation a été peu pratiquée, est loin d'être le pays le plus à risque et les ventes forcées d'actifs immobiliers en détresse y restent l'exception. « Les banques ne sont pas prêtes à acter des pertes sur le montant des emprunts, note Antoine Derville, président de la direction investissements chez CBRE France. Elles chercheront plutôt à en allonger la maturité. » « Jusqu'à présent, les banques ont accepté de renégocier les crédits », confirme Olivier Gérard, président de Cushman & Wakefield France. Pour autant, on ne peut exclure des ventes forcées ou des cessions de créances par les banques en 2011 et 2012, prévient-il.
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