Les investisseurs spéculent sur les élections britanniques

Si les élections régionales battent leur plein en France, le Royaume-Uni, lui, se prépare aux législatives de mai. Comme en témoigne une étude publiée en début de semaine par Nomura, les bureaux d'analyses financières commencent à spéculer sur les conséquences du résultat des élections pour la Bourse de Londres. Surtout que l'avance du Parti conservateur (les tories) sur le Parti travailliste (le Labour) actuellement au pouvoir, encore très significative il y a deux mois, se réduit nettement. Or, selon Nomura, le pire scénario serait celui d'un Parlement sans majorité claire. Comme cela avait été le cas lors des législatives de février 1974, mois au cours duquel la Bourse de Londres avait décroché de 18 % (voir infographie), les investisseurs détestant l'incertitude, «?l'entre-deux.?» Un tel scénario serait d'autant plus mal vécu par le marché que celui-ci attend du gouvernement des mesures fortes pour réduire le déficit budgétaire du Royaume-Uni, qui devrait atteindre le niveau élevé de 12,9 % du produit intérieur brut (PIB), cette année, d'après l'agence d'évaluation financière Standard and Poor's. Ce qui n'empêche pas la Bourse de Londres de se payer près de deux fois l'actif net, selon Nomura, alors que les Bourses de pays moins endettés, comme la France, sont meilleur marché. Conséquence, nombre d'investisseurs ne donnent pas cher de la pérennité de la prime boursière du Royaume-Uni, à moins que le pays ne présente un plan volontariste de redressement de ses finances. L'impact d'élections sans majorité claire sur le FTSE 100, l'indice phare de la Bourse de Londres, doit cependant être relativisé, dans la mesure où le marché londonien ne présente plus la même typologie qu'en 1974. Les sociétés du FTSE 100 sont aujourd'hui bien moins dépendantes du Royaume-Uni, les trois quarts de leur chiffre d'affaires étant réalisés à l'étranger.Il n'en demeure pas moins que le résultat susceptible de donner un élan supplémentaire à la Bourse de Londres - en hausse de 4,3 % depuis le début de l'année - serait une victoire du parti conservateur, selon Nomura. Les Tories semblent en effet enclins à prendre des mesures de réduction des déficits plus drastiques que ne le ferait le Labour. réglementation allégéeDes mesures qui, a priori, privilégieraient la réduction des dépenses publiques aux augmentations d'impôts. Une mauvaise nouvelle pour les groupes de sous-traitance, notamment informatique, comme le britannique Capita et le français Steria, très présent outre-Manche, groupes auxquels le secteur public avait largement fait appel ces dernières années. En revanche, un retour au pouvoir du Parti conservateur pourrait être tout bénéfice pour les chaînes de télévision commerciales, comme ITV, les tories souhaitant alléger la réglementation du secteur, afin de le rendre plus compétitif. Christine Lejoux
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