BlueNext a suspendu hier pour plusieurs jours le marché des ...

Encore une erreur de jeunesse pour le marché du CO2. Après la fraude à la TVA et les attaques informatiques sur les registres de quotas, le marché du CO2 se voit frappé d'un nouveau revers. BlueNext, principale place de marché au comptant du CO2 en Europe, a suspendu hier toutes les transactions sur les CER*, un marché parallèle à celui des quotas. Les CER sont équivalents, comme les quotas, à une tonne de dioxyde de carbone, mais proviennent d'une origine différente. Alors que les quotas sont donnés par les Etats européens aux entreprises, les CER sont générés par des réductions d'émission de CO2 dans les pays en voie de développement. Les entreprises européennes peuvent en acheter pour se mettre en conformité avec leurs objectifs d'émissions. Le prix du CER est donc proche de celui du quota. péché originelMais un problème de taille frappe le marché des CER. L'état hongrois, à qui des industriels avaient rendu des CER l'année dernière à la place de quotas, les a remis sur le marché. Une hypothèse « possible théoriquement, mais que personne n'avait jamais envisagé ou effectu頻 assure Emmanuel Fages, spécialiste du CO2 à la Société Généralecute; Générale. Car ce CO2 n'a désormais plus grande valeur : il ne peut plus être utilisé par les entreprises, du moins en Europe. La Hongrie avait d'ailleurs prétenduement l'intention de les vendre au Japon. Les CER, comme les quotas, sont en effet identifiables par un numéro, dont la Commission européenne détient la liste. Les CER déjà rendus doivent en théorie disparaître du système européen. Depuis que la Hongrie en a remis sur le marché, le doute plane sur l'ensemble du marché, dont les cours ont baissé de 12,40 à 11,45 euros. Hier, Bluenext a vérifié l'ensemble des transactions. « Nous sommes en train d'établir un filtre sur tous les comptes pour éviter que les CER ? recyclés ? ne reviennent sur Bluenext » expliquait hier Serge Harry, président de Bluenext, en assurant que les échanges sur les CER reprendraient d'ici 2 à 3 jours. Mais l'étape suivante devrait être de corriger ce péché originel dans la législation, afin qu'une tonne de CO2 ne puisse pas être utilisée deux fois. Aline Robert
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