Objectif Développement durable, des centraliens sans chichis

Ils ont le sérieux et la détermination qu'ont parfois les gens de 20 ans. Arthur Ho et Nathalie Le Meur se sont investis à fond dans le projet de leur association, Objectif Développement durable (ODD), prêts à y consacrer deux ans de leur vie. En tout cas, presque une moitié de leur scolarité de quatre ans à l'École centrale Paris : la deuxième année et l'année de césure, c'est un élément de leur cursus. À chaque rentrée, depuis six ans, les membres d'Objectif Développement durable choisissent un projet différent, qu'il s'agisse de microassurance, de commerce équitable... Nathalie, vice-présidente, Arthur, trésorier, et les autres se sont, eux, emparés d'un thème à la fois important et ingrat, celui de l'assainissement dans les quartiers pauvres des grandes villes des pays en développement. En quoi consiste donc le projet d'ODD, qui lui a valu de faire partie des associations étudiantes récompensées par les trophées Grandes écoles « La Tribune » le 7 avril dernier ? Pour dire les choses clairement, le but est d'aider à l'installation de toilettes. « Un tiers des humains n'ont pas accès à des toilettes, constate Arthur Ho, mais on n'en parle pas. Or cela contribue à la propagation des maladies infectieuses. » stratégie commercialeD'abord, un constat : il n'y a pas d'acteurs majeurs qui s'occupent de cette question, ni les entreprises ni les ONG. Ce sont des petits plombiers, des vidangeurs, des constructeurs de latrines qui sont susceptibles d'installer des sanitaires. La demande n'est pas forte non plus : les gens demandent en priorité l'accès à l'eau. « L'idée est donc de renforcer les petites entreprises qui n'ont pas le temps de faire la promotion de leurs services. Il s'agit de monter avec elles une stratégie commerciale : se faire connaître, établir un barème de prix », explique Arthur Ho. ODD prospecte actuellement en Afrique pour implanter le projet pilote. Niamey, la capitale du Niger, semble la destination probable. « Nous préparons un forum de trois jours pour partager les expériences, renchérit Nathalie Le Meur. Nous nous sommes énormément documentés sur le sujet, nous avons rencontré les acteurs du secteur. Notre but est que ce qui a marché ailleurs puisse être répliqué, par des petites entreprises locales. Pas question de mettre en place de coûteux systèmes de tout à l'égout. On s'adapte à ce qui existe déjà, des latrines sèches avec vidange ». Les rêves surdimensionnés, trop chers ou trop complexes à entretenir, ça ne donne jamais du développement durable.n
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