La France, maillon faible du britannique Alliance Boots

Alliance Boots souffre en France. Alors que le groupe britannique - qui combine les pharmacies Boots, essentiellement en Grande-Bretagne, et un réseau de distribution de médicaments en Europe - affiche des résultats en nette hausse, il rencontre des difficultés dans l'Hexagone. Le groupe, né de la fusion entre Boots et Alliance Unichem en 2006, a réalisé un chiffre d'affaires en hausse de 9,6 % l'an dernier (avril 2009 à mars 2010), à 26,1 milliards d'euros, et un bénéfice opérationnel en progression de 12,7 %. Une bonne partie de cette hausse vient des magasins Boots de Grande-Bretagne, qui proposent un savant mélange de médicaments et de produits de beauté. La distribution de médicaments en Europe, qui représente les deux tiers du chiffre d'affaires, a été solide également, en croissance de 5,6 % à taux de change constant. Pourtant, en France, l'activité recule de 0,9 %. Et à magasins comparables, la baisse atteint même 2 %. Principale raison : les dépenses publiques françaises de santé sont réduites, à cause de l'énorme déficit de la Sécurité sociale. Pour Ornella Barra, la directrice des ventes en gros d'Alliance Boots, l'attitude du gouvernement français est trop unilatérale : « Il n'y a pas de vraie concertation, indique-t-elle à ?La Tribune?. Nous pourrions partager les leçons de notre expérience dans le reste de l'Europe, mais je ne suis pas sûre que le message ait été reçu à 100 % par le gouvernement français. »premier marché de grosLe problème est important pour Alliance Boots, puique la France est son premier marché de gros, avec 5 milliards d'euros de chiffre d'affaires et 5.000 collaborateurs. À cause de ces difficultés, le groupe - qui n'est plus coté en Bourse depuis 2007 - a réduit de 121 millions de livres (140 millions d'euros) la valeur de sa branche française.Pour faire face, le groupe britannique cherche à se diversifier, en proposant plus de services aux pharmacies indépendantes : aide au marketing ou à la gestion du personnel, support informatique, formations spécifiques... Alliance Boots a aussi lancé sa propre marque de médicaments génériques, Almus. S'il n'est pas question pour le groupe de les fabriquer lui-même, l'idée est de centraliser les accords avec les laboratoires, pour en réduire les coûts. Le groupe britannique veut aussi développer ses produits de soin de la peau, et notamment la marque N° 7, très connue et populaire en Grande-Bretagne. Enfin, Alliance Boots cherche à se diversifier hors d'Europe, notamment en Russie, en Chine et en Turquie. Éric Albert, à Londre
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