La bourrasque à la Bourse de Shanghai vire au typhon

La Bourse de Shanghai a perdu lundi 5,09 %, son indice composite revenant à 2559,93 points, au plus bas depuis le 4 mai 2009. Son recul depuis le début de l'année atteint 22%, et sa chute est encore plus importante (-26,4%) si on retient le record du 4 août 2009 à 3478,1 points. Selon le consensus collecté par l'agence Bloomberg, les bénéfices 2009 ne sont plus valorisés que 19,5 fois au lieu des 37 fois affichés par les cours l'été dernier.Les baisses lundi ont notamment été le fait des promoteurs immobiliers tels que Poly Real Estate group (-7,3%) et China Vanke (-5,3%). Le groupe minier Jiangxi Cooper a, lui, été affecté par la baisse des cours du cuivre toujours prompts à réagir aux nuages sur la croissance mondiale. Quant à l'armateur Guanzhou Shipyard International (-8,4%), il a fait les frais des craintes sur le refroidissement du commerce mondial. Les investisseurs ont été alarmés durant le week-end par les propos du président Hu Jintao, réaffirmant sa volonté de lutter contre la spéculation immobilière. Il a d'ailleurs été relayé par la Commission du développement national et des réformes qui annonce la prochaine publication de règles plus contraignantes sur l'investissement immobilier. Or, la promotion immobilière reste un pilier de l'économie de l'Empire du milieu. Ce nouveau durcissement intervient alors que les prix de l'immobilier se sont envolés de 12,8% lors des 12 mois achevés en avril, même si un renforcement des réserves obligatoires des banques et une batterie de mesures destinées à enrayer le crédit à ce secteur ont déjà été adoptées. Exportations menacées La réaction de la Bourse de Shanghai n'a donc pas tardé, d'autant que les acteurs du marché chinois sont très nerveux dans un contexte marqué par la crise de l'euro «qui a perdu 14,5% face au dollar depuis le début de l'année» pointe le porte parole du ministère du commerce extérieur chinois, Yao Jian. La Chine craint pour ses échanges, alors que son excédent commercial a fondu à 16,1 milliards de dollars sur les quatre premiers mois de 2010 (-79 %). «Même si la part des exportations chinoises vers les PIGS (Portugal, Italie, Grèce, Espagne) ne dépasse pas 5 % du total, cette menace se produit au moment où la baisse de l'euro face au dollar fragilise l'ensemble des exportations chinoises vers l'Europe», relève Thomas Fallon, responsable de la gestion émergente chez UFG-LPF. De sorte que, selon lui, «la Chine pourrait encore attendre de s'assurer de la vigueur de la reprise économique mondiale avant de céder aux pressions américaines sur une réappréciation du Renmimbi». Car, au plan intérieur le président Hu Jintao a également mis en évidence ce week end la surchauffe dans certains secteurs industriels. Un constat d'autant plus alarmant que la croissance semble mollir en Chine au vu du LEI, l'indice des indicateurs avancés qui ne se redresse pas vraiment, à 1,5% en mars contre 1,1% en février.
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