Zapatero a raté son rendez-vous

À deux semaines de son terme, le bilan de la présidence espagnole de l'Union européenne (EU) est décevant.La crise économique a marqué ce semestre, forçant les États à renforcer la coordination de leurs politiques économiques et financières. Ce renforcement constituait l'une des priorités de l'Espagne. Toutefois, elle y a contribué non pas par sa gestion de la crise mais parce que sa situation économique, en la plaçant dans la ligne de mire des marchés avec la Grèce et le Portugal, a forcé l'UE à réagir. « L'ironie veut que l'Espagne soit devenue un problème plutôt qu'un porteur de solution », commente José María Areilza, professeur à l'IE Law School.Le chef du gouvernement espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero, n'a joué qu'un rôle marginal dans les principales décisions de l'UE?: le sauvetage grec et la création du fonds de secours de 750 milliards d'euros, portés par Berlin et Paris. L'essentiel de ses efforts a consisté à rassurer ses partenaires sur la solvabilité espagnole. « Il était difficile de créer des avancées dans le contexte de la crise économique et de l'entrée en vigueur du traité de Lisbonne », estime José María Areilza. La nouvelle figure du président permanent de l'UE, incarnée par Herman Van Rompuy, a dilué le rôle du président tournant.Par ailleurs, pris par la crise économique interne aux dimensions de plus en plus politiques, Zapatero a dû revoir à la baisse ses ambitions européennes, « dont il voulait se servir pour renforcer son image en Espagne », analyse José Ramón Pin, politologue de l'IESE Business School.L'Espagne ne peut pas non plus se targuer d'avoir avancé sur le plan extérieur, une de ses priorités, malgré des accords passés lors de la rencontre UE-Amérique latine. En annulant le sommet avec l'UE prévu en mai, le président des États-Unis, Barack Obama, a privé l'Espagne du point culminant du semestre. Le sommet de l'Union pour la Méditerranée prévu le 7 juin a, quant à lui, été reporté à novembre, privant Madrid de cet autre temps fort.Néanmoins, la présidence espagnole a été à l'origine de progrès institutionnels, comme, entre autres, l'accord passé en juin sur la coordination entre les sécurités sociales des États membres.Gaëlle Lucas, à Madrid
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