Les syndicats maintiennent un front unitaire

L'intersyndicale a donc franchi, sans se déliter, l'épreuve de la divulgation officielle de la réforme des retraites. Hier jeudi, le noyau dur composé de cinq organisations (CGT, CFDT, FSU, Solidaires, Unsa) a, en effet, rédigé un texte commun pour dénoncer le projet de l'exécutif. Et réitéré son appel à une journée nationale de grèves et de manifestations, le 24 juin. « La réforme proposée est inacceptable, injuste, essentiellement à la charge des salariés, comptable et de court terme, sans réponse aux vraies questions », martèle l'intersyndicale. L'opposition à la réforme de l'exécutif dépasse le cadre de ces cinq organisations. Même si elle ne s'est pas rendue à la réunion de l'intersyndicale, contrairement à ce qu'elle avait annoncé, la CFTC s'associe à l'appel à la mobilisation pour le 24 juin. La CGC ne cache pas qu'elle n'est pas satisfaite du montage financier de la réforme. Quant à Force Ouvrière, qui depuis l'automne 2009 avait choisi de quitter le front unitaire, elle n'exclut plus dorénavant de le rejoindre à la rentrée. Ses instances se réuniront lundi 21 juin pour finaliser la position de la confédération. DéterminationLes organisations syndicales sont d'autant plus déterminées à mobiliser le 24 juin qu'elles ont conscience de ne pas avoir grand chose à attendre de l'ultime phase de concertation proposée par Eric Woerth ces jeudi et vendredi (lire ci-dessus). Pour préserver leur image de farouches adversaires, la CGT et FO ont même choisi de ne pas répondre à l'invitation. « Nous n'allons pas nous rendre au ministère pour entendre dire que FO a été entendu sur tel ou tel point mineur, alors que nous sommes en désaccord sur le fond de la réforme », souligne Bernard Devy, responsable des retraites dans le syndicat de Jean-Claude Mailly. « On nous dit que les mesures d'âge ne sont pas négociables. Nous n'avons aucun intérêt à y aller sur des mesures à la marge », renchérit Eric Aubin, de la CGT. Comme la CGC ou l'Unsa, la CFDT a, en revanche, été reçue rue de Grenelle jeudi soir. Officiellement pour présenter à Eric Woerth son contre-projet adopté lors de son congrès à Tours la semaine dernière, plus probablement pour tenter d'arracher d'ultimes gestes. Il n'empêche, le 24 juin, les syndicats espèrent convaincre l'opinion publique de les suivre. En lançant un appel unitaire (CGT, Unsa, Sud Rail et CFDT) à la grève chez les cheminots, ils gagneront en visibilité. Et déjà, ils ont prévu de se retrouver le 29 juin pour décider de leurs prochaines actions pendant l'été... Mais surtout en prévision de la rentrée. Agnès Laurent
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