Affaire Banier-Bettencourt  : l'embarras d'Eric Woerth

L'affaire Bannier-Bettencourt va-t-elle quitter la rubrique justice et faits divers pour faire une incursion dans les pages « financement de la vie politique ». Alors que le maître d'hôtel, accusé d'avoir enregistré des conversations privées sur dictaphone entre la milliardaire Liliane Bettencourt et ses proches, était toujours entendu jeudi soir par la police, cette affaire a connu un développement inattendu. Ces « écoutes pirates » dont des extraits sont publiés par « Le Point » et Mediapart, laissent présumer des interventions de l'entourage de Nicolas Sarkozy en faveur de Liliane Bettencourt dans le procès qui l'oppose à sa fille, ainsi que des dons financiers à plusieurs personnalités de la majorité, dont Valérie Pécresse et Eric Woerth. family officeLe ministre du Travail, interrogé sur RTL, s'est défendu d'avoir reçu de l'argent de la part de la milliardaire. Si son nom apparaît dans ces enregistrements clandestins, « c'est parce que mon épouse travaille tout simplement dans le family office de Mme Bettencourt ». « Elle ne le dirige pas, elle y travaille », a-t-il précisé. Florence Woerth est directrice des investissements de la société Clymène, la structure de gestion financière des actifs de Liliane Bettencourt. Eric Woerth, qui est trésorier de l'UMP, juge par ailleurs « possible qu'il y ait eu des dons dans le cadre de la campagne » pour les élections régionales des 14 et 21 mars. « La loi le permet. Tout Français peut contribuer à la vie d'un parti politique », a-t-il dit. La ministre de l'Enseignement supérieur, Valérie Pécresse, était la candidate de la majorité en Ile-de-France.A l'Elysée, on se refuse à tout commentaire. Ces rebondissements interviennent après que Françoise Meyers- Bettencourt, fille de la milliardaire, a remis les enregistrements à la police. Elle cherche depuis deux ans à faire condamner pour « abus de faiblesse » le photographe François-Marie Banier, à qui sa mère, âgée de 87 ans, a fait des dons évalués à près d'un milliard d'euros. Liliane Bettencourt se dit saine d'esprit et rejette les arguments de sa fille qui la dit irresponsable. Le procureur de Nanterre Philippe Courroye a classé sans suite la plainte de Françoise Meyers le 3 septembre 2009, mais en vain. Après une citation directe, le photographe sera quand même jugé du 1er au 6 juillet et l'avocat de la fille de Liliane Bettencourt s'appuiera sur les enregistrements. Avec AFP
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