L'Ukraine prête à des sacrifices pour obtenir l'aide du FMI

L'Ukraine est l'un des pays qui a le plus souffert de la crise, avec une contraction de son PIB de plus de 15 % l'an dernier. Le pays a depuis renoué avec une timide croissance. Mais il reste sous perfusion, cinq mois après l'élection de Viktor Ianoukovitch. Une nouvelle mission du FMI arrive mardi à Kiev. Le vice-premier ministre Sergueï Tihipko, en charge des réformes, a bon espoir de trouver un accord avec le Fonds sur un nouveau programme de deux ans et demi, assorti d'un prêt de 19 milliards de dollars. Sergueï Tihipko, venu défendre à Paris les atouts de l'Ukraine lors d'un forum organisé par Ubifrance, estime que la situation politique inédite dans laquelle se trouve le pays ? le président Viktor Ianoukovitch et le Premier ministre Mykola Azarov travaillent main dans la main et disposent d'une solide majorité parlementaire ?, lui permet pour la première fois d'engager des réformes. De nombreux textes, allant de la réforme de la fiscalité (actuellement régie par une dizaine de textes différents) à la réduction de 78 à 23 du nombre d'activités exigeant l'obtention d'une licence en passant par la réduction des retraites (elles absorbent près de 18 % du PIB), sont dans les tuyaux. Exigences du FMISergueï Tihipko, qui a déjà rencontré à deux reprises Dominique Strauss-Khan, souligne que les experts du FMi auront « les pleins pouvoirs pour signer un nouveau programme ». Il reconnaît que « les exigences du Fonds ne sont ni simples ni populaires », mais que se passer de lui serait « risqu頻. Le FMI exige notamment que l'Ukraine ramène ses déficits publics à 6 % du PIB cette année. Sergueï Tihipko table sur un retour au bénéfice dès l'an prochain de Naftogaz, une entreprise publique largement subventionnée. Mais le rabais de 30 % accordé par Gazprom sur les prix du gaz, une hausse des tarifs des flux transitant par les gazoducs ukrainiens devraient permettre à Naftogaz de renouer avec les bénéfices en 2011. Le vice-premier ministre écarte l'hypothèse d'une nouvelle crise avec la Russie. « La question a été définitivement réglée », explique-t-il. Un règlement qui passe notamment par l'ouverture prochaine du capital de Naftogaz à des capitaux russes, et pourquoi pas, européens. Xavier Harel
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.