Editis dévoile sa stratégie numérique

Lentement mais sûrement ! Alain Kouck, le président d'Editis, le promet sur tous les tons, ce n'est pas parce son groupe se fait particulièrement discret sur le terrain du numérique et qu'il n'a pas répondu aux sirènes d'Apple pour proposer ses livres sur sa tablette iPad, que le deuxième éditeur français n'avance pas sur la Toile. « Nous raisonnons à moyen terme », explique-t-il. Car si le livre numérique est une réalité, personne n'est en mesure de dire dans combien d'années il va réellement décoller. Pour Editis, le numérique doit faire venir de nouveaux lecteurs mais à condition que l'acheteur « revienne au centre des débats ». Internet a permis de mettre en relation l'auteur, l'éditeur et le lecteur-consommateur et « il ne faut pas laisser cette relation entre les mains des géants américains que sont les Google, Apple ou Amazon », avertit Alain Kouck. Pour l'heure, Editis n'entend donc pas céder d'un iota aux exigences de ces mastodontes et affirme que comme pour le livre papier, il veut pour le numérique maîtriser la diffusion et la distribution de ses oeuvres. « On peut très bien lire un livre sur iPad sans passer par l'eBook store », le magasin en ligne d'Apple, rappelle Alain Kouck. Pour l'heure, son groupe a fait le choix de vendre ses livres sur le site de libraires comme 1001.libraires.com qui sera lancé à la rentrée.militer pour le prix uniqueLe numérique va inéluctablement changer la chaîne de valeur de l'édition et selon le dirigeant d'Editis, « le papier doit rester très rentable pour financer le basculement vers le numérique ». Et de militer pour le prix unique du livre numérique et la baisse de la TVA sur ce produit qui « préserveront les capacités d'investissement des éditeurs pour favoriser la création ».Racheté par l'espagnol Planeta, Editis vient de remporter une victoire en Espagne. Sa plate-forme de distribution numérique E-plateforme vient d'être retenue par un consortium de sept éditeurs ibériques dont Planeta. Dans la même logique, le français vient de signer un accord avec son partenaire historique, le groupe Quebecor au terme duquel chacun se chargera de la distribution des livres numériques de l'autre sur son marché. Sandrine Bajo
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