Bruxelles attend Bucarest au tournant

Le gouvernement de Victor Ponta a beau se défendre de tout abus de pouvoir, l\'Europe n\'y croit pas un mot. Dès mercredi, la Commission européenne examinera les réponses du Premier ministre roumain, sommé la semaine dernière de clarifier ses positions sur sa façon de gouverner. Depuis son accès au pouvoir, la coalition de centre-gauche a en effet pris tour à tour le contrôle des institutions républicaines, en démettant les présidents des chambres parlementaires ou en diminuant les prérogatives des juges et autres «Sages» roumains.Exigences démocratiquesEt la pilule a été dure à avaler pour Bruxelles, qui a sorti l\'attirail diplomatique pour faire reculer les socialistes roumains. Dans son courrier, la Commission a exigé un minimum de 50% +1 voix de participation au référendum pour valider la destitution du président Traian Basescu, récemment remplacé par intérim par son opposant, Crin Antonescu, président du Sénat. A contrecoeur, le gouvernement avait accepté, après avoir tenté de faire passer en force début juillet un décret visant à annuler ledit critère. La peur de voir l\'abstention gagner les urnes avait incité la coalition à franchir la ligne jaune.Deux autres mesures viennent compléter la liste des exigences de Bruxelles, l\'abrogation du décret d\'urgence visant à réduire les pouvoirs de la Cour constitutionnelle et la garantie d\'une justice indépendante. Sur ces points, les promesses du gouvernement pleuvent mais aucun acte concret n\'est encore venu rassurer les partenaires européens.Pression accrue Qu\'importe les réponses données par Victor Ponta, la Commission européenne n\'est prête à relâcher la pression selon les sources européennes. Des experts mandatés par Bruxelles effectueront dans les semaines à venir des missions ponctuelles pour vérifier sur place le respect des engagements du gouvernement. Les mesures prises pour lutter contre la corruption devraient également faire l\'objet d\'une expertise poussée. Ainsi, le mécanisme de surveillance pour protéger l\'Etat de droit, imposé à la Roumanie lors de son adhésion à l\'Union européenne, devrait être prolongé.Bruxelles est déterminé à ramener la démocratie à Bucarest. Tâche difficile au vu du jeu de passe passe auquel s\'adonne le gouvernement roumain. «La Roumanie ne reçoit d\'ordre de personne de l\'extérieur», a d\'ailleurs soutenu Crin Antonescu, président de la République par intérim.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.