Pierre Gattaz, passé (très) vite du patronat de combat au patronat de dialogue !

Mais où est passé le \" patronat de combat \" cher à Pierre Gattaz au début de l\'année quand il briguait le poste de président du Medef ? Maintenant qu\'il est assis dans le fauteuil longuement occupé par Laurence Parisot, le même Pierre Gattaz s\'évertue plutôt à représenter un \"patronat de dialogue\" avec le gouvernement. Certes, le nouveau président du Medef n\' pas oublié ses fondamentaux. Il juge même la situation grave pour les entreprises françaises avec « des carnets de commandes qui ne s\'améliorent pas et une rentabilité parmi les plus faibles d\'Europe ». Il peste aussi sur la « surfiscalit頻 dont sont victimes les entreprises, ; il conteste la réforme des retraites \" qui n\'est pas une réforme \" ; il craint beaucoup du projet de loi de finances 2014 et la création d\'une taxe sur l\'excédent brut d\'exploitation (EBE) \" qui va frapper ceux qui investissent \".Pour autant, Pierre Gattaz reste serein. Pas question de voir les patrons manifester, \" ce n\'est pas le genre des chefs d\'entreprise de descendre dans la rue \". Mieux, le nouveau président tend la main au gouvernement. Il est prêt à discuter sur tous les sujets, car nous sommes à la croisée des chemins\".Un Medef ouvert au dialogue...Ainsi de la transition énergétique » qui doit être une formidable opportunité, un marché du futur créateur de dizaine de milliers d\'emplois. Ne réduisons pas cette histoire à une simple augmentation des impôts ». Ainsi également de la fiscalité : \"nous voulons discuter avec le ministre de l\'Economie Pierre Moscovici d\'une fiscalité pro-entreprises, c\'est-à- dire, une fiscalité qui pèse sur le résultat réel, pas sur l\'EBE. Avec le PLF 2014, les entreprises vont devoir encore payer 2,5 milliards d\'euros supplémentaires, alors qu\'il existe déjà 148 taxes. In fine, les entreprises françaises connaissent une ponction supérieure de 50 milliards d\'euros à celle subie par les entreprises allemandes \"… Certes, mais le  nouveau président du Medef oublie tout de même de préciser que les entreprises vont bénéficier d\'un allègement de 4 à 5 milliards d\'euro dans le budget 2014, du fait de la suppression de certaines mesures fiscales applicables en 2013.lire aussi \"Hollande et la fiscalité: le rendez-vous manqué\"Pour alléger le coût du travail....Dialogue encore sur le coût du travail. Pierre Gattaz a rendez-vous le 23 septembre à Bercy \"pour aller au-delà des 20 milliards d\'allègements dus au crédit d\'impôt compétitivité emploi (CICE) \". On sait que le gouvernement est prêt, en contrepartie de la hausse de la cotisation retraite, à discuter d\'un allègement du coût du travail qui passerait par un transfert d\'une partie des cotisations \"politique familiale\". Mais ce simple transfert ne satisfait pas Pierre Gattaz qui insiste sur la nécessaire baisse des dépenses publiques car il n\'est plus possible \"de dépenser 1.150 milliards d\'euros par an\". Et là aussi, il est prêt à faire connaître au gouvernement les propositions du Medef en la matière : non remplacement des fonctionnaires partant à la retraite, simplification du « mille-feuille » territorial, rationalisation des dépenses, etc.lire aussi: \"Coût du travail: les vrais raisons du problème français\"... et abolir les 35 heuresLast but not least, le Medef voudrait également avoir l\'écoute du gouvernement sur la suppression des 35 heures et l\'allègement du droit du travail. Pas certain qu\'il soit entendu.En revanche, une chose est sûre. Le Pierre Gattaz vindicatif de la campagne électorale pour la présidence du Medef, n\'a plus grand-chose à voir avec le Pierre Gattaz élu qui pratique la politique d la main tendue… pour l\'instant.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.