Sarkozy amorce le compromis

Une demi-heure au téléphone avec Obama, un long dîner avec Brown, un petit saut chez Lula, des rencontres à haute dose avec Merkel : Nicolas Sarkzoy n'est plus le président de l'Europe, il n'a pourtant économisé ces derniers jours, ni son temps ni son énergie pour parvenir, la semaine prochaine, à des résultats concrets au sommet de Pittsburgh. C'est que le G20, il le considère un peu comme son enfant. « Une idée de la France », explique-t-il volontiers, pour dire une idée à lui. Le président français ne brandit plus aujourd'hui la menace de la chaise vide ou de la porte qui claque. Avec ses sherpas, Jean-David Levitte et Xavier Musca, et son poisson pilote, Christine Lagarde, il a mené, depuis des semaines, une stratégie de négociation tous azimuts dont il aperçoit avec quelque satisfaction ces jours-ci l'issue, heureuse bien sûr. concession à ObamaDernier rebondissement en date, hier : il porte sur le plafonnement des bonus des traders. Le président français n'en fait plus un préalable. « Je peux renoncer si des engagements précis sont pris » par ailleurs pour les encadrer, dit-il. Ce que confirmait Christine Lagarde dans le « Wall Street Journal ». Une concession à Obama. Les bonus seront versés en plusieurs fois, ils seront liés à la performance réelle mais ne seront pas, stricto sensu, plafonnés. Le président américain se serait, lui, laissé convaincre, au téléphone, de la nécessité d'imposer aux banques des contraintes de fonds propres en fonction de leurs seules activités spéculatives. Sur d'autres points ? la supervision bancaire, les paradis fiscaux, la réforme du FMI aussi, Nicolas Sarkozy est convaincu que les choses ont bien avancé. La taxe Tobin, sur les transactions financières internationales ? Nicolas Sarkozy n'y est pas opposé, au contraire, mais il ne croit pas pouvoir convaincre en si peu de temps toute la planète. La réforme du système monétaire, la transition vers un système « multimonétaire » ? À l'Élysée, on y pense mais on juge que ce n'est pas le moment. Il ne faut pas effrayer les Américains. Il y a surtout, dans l'urgence, d'autres priorités. D'ores et déjà, à l'Élysée, on évoque la nécessité, au lendemain de ce G20, d'une nouvelle loi bancaire en France ? pour inscrire dans les textes les décisions prises à Pittsburgh. L'idée d'y interdire aux banques françaises l'installation de filiales « dans les territoires non coopératifs » fait ainsi son chemin. Après Washington, Londres et Pittsburgh, y aura-t-il d'autres G20 ? À l'Élysée, on en est convaincu. « Le G20 va être pérennis頻, dit-on en ajoutant : « Cela ne signe pas la mort du G8. Celui-ci ne va pas disparaître, il sera simplement un moment du G20. » Erik Izraelewicz
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