Les banques pénalisées par les saisies immobilières irrégulières

La polémique sur les saisies immobilières irrégulières ne cesse de s'amplifier aux Etats-Unis. Et elle commence sérieusement à inquiéter les marchés. Au cours des séances de jeudi et de vendredi, Bank of America a plongé de plus de 10 %. JP Morgan a chuté de 6,8 %, Citigroup de 7 % et Wells Fargo de 8,6 %. Les grandes banques américaines sont accusées au mieux de négligence, au pire de fausses déclarations lors du traitement de milliers de dossiers visant à déloger les mauvais payeurs. Les témoignages successifs dans les médias sont accablants et ternissent un peu plus l'image de la finance américaine. De son côté, Citigroup s'est défendu vendredi, affirmant que ses procédures sont « saines » et « ne pense pas qu'une suspension soit nécessaire ».abus et des falsifications Les conséquences de ces saisies douteuses sont encore difficiles à quantifier. Les procureurs généraux des 50 États américains ont annoncé mercredi l'ouverture d'une enquête commune, qui pourrait déboucher sur plusieurs milliards de dollars d'amendes. Richard Cordray, le virulent procureur général de l'Ohio, en a déjà fixé le niveau : 25.000 dollars par cas frauduleux. Depuis 2007, près de 400.000 logements ont été saisis dans cet État. La facture pourrait donc très vite grimper... Sans compter le versement de dommages et intérêts aux propriétaires expulsés. Des « class actions » (actions collectives en justice) sont d'ailleurs initiées un peu partout.Plus inquiétant pour les banques : « De nombreux détenteurs de titres adossés à des prêts immobiliers (MBS) pourraient se retourner contre elles pour leur demander de racheter ces actifs », estime Richard Bove, de Rochdale Securities. Les enquêtes en cours pourraient en effet mettre en évidence des abus et des falsifications lorsque ces prêts ont été accordés. Fin septembre, Ambac ? dont l'action s'est envolée de 90 % depuis - a ainsi porté plainte contre Bank of America pour fraude. Cette dernière pourrait être contrainte de racheter jusqu'à 74 milliards de dollars de prêts, selon une estimation de Branch Hill Capital. « Ces litiges se régleront devant les tribunaux et pourraient durer des années », conclut Richard Bove. En attendant, les banques publieront cette semaine leurs résultats trimestriels...
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