François Hollande : "l'austérité n'est pas une fatalité"

Après avoir provoqué l'impatience en s'adonnant à la rigueur budgétaire, François Hollande a profité ce mercredi d'un entretien accordé au Monde, pour (se) rappeler ses engagements de campagne en ce qui concerne la sortie de crise. Après la rigueur, la politique de croissance. Sa solution ? Plus de politiques européennes conjointes. Retour sur les propos du président de la République en matière de règlement de la crise économique européenne.• Tout près de la sortie de crise : D'abord, François Hollande dresse un bilan positif des actions précédentes : "la sortie de crise nous en sommes près, tout près". Et d'expliquer que les bonnes décisions ont été prises lors du sommet des 28 et 29 juin derniers. Reste encore à les appliquer. Par là, le président de la République cherche à rassurer. Car selon lui, "le premier levier" pour régler la crise, "c'est la confiance", qui devrait être regagnée grâce au Mécanisme européen de stabilité (MES) et les règles d'intervention de la Banque centrale européenne (BCE).==> VOIR AUSSI : Cinq questions sur le Mécanisme européen de stabilité• La rigueur, une étape avant la relance : En défendant finalement la rigueur au côté d'Angela Merkel, malgré les divisions, le président de la République a tenté de rassurer sur son sérieux en matière budgétaire. Mais il s'est aussi attiré les critiques, se faisant accuser de renoncer à la nouvelle voie, celle de la relance de la croissance, qu'il avait défendue lors de sa campagne. Désormais, selon lui, il faut répondre "aux demandes des pays qui ont fait les efforts de réforme attendues et qui doivent pouvoir se financer à des taux raisonnables". Et il insiste : "On ne peut pas infliger une peine à perpétuité à des nations qui ont déjà fait des sacrifices considérables, si les peuples ne constatent pas, à un moment, les résultats de leurs efforts". Pour le président "c'est le rôle de la France que de dire inlassablement à (ses) partenaires que l'austérité n'est pas une fatalité".==> VOIR AUSSI : Un effort historique de rigueur, pour des résultats incertains==> VOIR AUSSI : Keynes pas mort: même Standard & Poors le dit• Comment ramener la croissance ? "Si nous ne donnons pas un nouveau souffle à l'économie européenne, les mesures de discipline budgétaire ne pourront trouver de traduction effective".  Mais comment provoquer ce souffle nouveau ? François Hollande énumère : "mobiliser des financements à l'échelle européenne", ce qui signifie créer un véritable budget européen, dont les fonds seront levés directement par l'UE sans passer par les États, additionnés aux dotations des États et aux revenus de l'encore hypothétique taxe sur les transactions financières. De quoi rendre l'institution plus indépendante par rapport aux États.Mais pas seulement. Selon François Hollande, tout le monde doit faire des efforts : "les pays en excédent doivent stimuler leur demande intérieure (en libérant du pouvoir d'achat) par une augmentation des salaires et une baisse des prélèvements". Un message pour l'Allemagne et les pays du nord de l'Europe. L'idée, en relançant leur demande, est de créer des débouchés nouveaux pour les pays en difficulté. Ces mêmes pays en difficulté qui doivent cependant faire les efforts nécessaires pour "améliorer leur compétitivité" afin d'être plus performants à l'export.==> VOIR AUSSI : Redresser la compétitivité : impératif !==> VOIR AUSSI : Pour Louis Gallois, la compétitivité ne se résume pas au coût du travailEnfin, le président de la République rappelle que les cent vingt milliards négociés dans le pacte de croissance doivent être utilisés "vite et bien". Même s'il l'admet : "certains (disent) que c'est trop peu". A la veille d'un nouveau sommet européen qui débute à Bruxelles, le message est clair.
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