Des cybercriminels très bien organisés

Oublié, le jeune pirate informatique qui oeuvrait seul dans son coin, avec un moment de gloire pour seul but ! « Les pirates d'aujourd'hui sont organisés en vrais réseaux criminels, parfois mafieux », indique-t-on chez Microsoft. « La cybercriminalité relève aujourd'hui du crime organisé. Il s'agit de personnes qui souhaitent récolter de l'argent », confirme l'éditeur américain d'antivirus Sophos. « Le business du piratage informatique pèse aujourd'hui plus lourd que l'industrie automobile », confirme Cari Jaquet, directrice marketing chez McAfee.Mais, si le crime organisé était encore à l'origine de 85 % des vols de données informatiques dans les entreprises américaines, en 2009, le nombre de vols de données perpétrés par les salariés des sociétés en question a toutefois bondi de 26 % par rapport à 2008, d'après le dernier rapport sur la sécurité informatique élaboré par l'opérateur de télécommunications Verizon, en partenariat avec le département de la Sécurité intérieure des États-Unis. Un bond auquel la crise économique n'est pas étrangère. Les données confidentielles des entreprises pouvant valoir de l'or, certains salariés malintentionnés parviennent sans peine à les revendre à des organisations criminelles.De l'argent, les cybercriminels peuvent en gagner beaucoup. Selon le fabricant japonais de logiciels de sécurité Trend Micro, les seuls « pop-ups », ces petites fenêtres qui s'ouvrent de manière intempestive sur votre écran pour vous faire croire que votre ordinateur court un risque et que vous devez acheter un nouvel anti-virus, permettent aux cybercriminels qui les utilisent de gagner en moyenne 180 millions de dollars (129 millions d'euros) par an.Difficiles à débusquerLes pirates informatiques du XXIe siècle sont si bien organisés « qu'il est très difficile de les débusquer. Ils ne détournent à chaque fois que de petites sommes d'argent, afin de ne pas être repérés », constate Sophos. Tous ne passent pas cependant pas entre les mailles du filet. La preuve avec l'un des plus célèbres pirates informatiques d'Outre-Atlantique, Albert Gonzalez, condamné à 20 ans de prison en mars dernier pour avoir notamment dérobé 40 millions de numéros de cartes bancaires en pénétrant illégalement dans le système d'information de la chaîne de magasins TJX. Le jeune Auvergnat François Cousteix, dit « Hacker-Croll », qui a infiltré le réseau social Twitter, et, plus particulièrement, un compte au nom de Barack Obama, a, lui, écopé de cinq mois de prison avec sursis. C. L.
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