La retraite à 67 ans confirmée par Angela Merkel

La voie est libre pour le relèvement de l'âge de la retraite en Allemagne. Ce mercredi, le gouvernement Merkel a confirmé que le calendrier initialement prévu sera tenu. Le 1er janvier 2012, il faudra donc avoir 65 ans et un mois pour bénéficier de sa pension, contre 65 ans jusque-là. L'âge légal sera ensuite relevé d'un mois par an, puis de deux mois par an jusqu'en 2029, date à laquelle il faudra avoir 67 ans pour prendre sa retraite. La loi de 2007 avait prévu que les autorités examinent la situation de l'emploi des sexagénaires avant de confirmer ce calendrier ou le suspendre. L'idée était en effet de financer le système d'abord par une augmentation de l'activité chez les anciens avant de demander à ces derniers de travailler plus longtemps. Un premier rapport d'étape sur le sujet a donc été remis au gouvernement qui, à sa lecture, « en est venu à la conclusion que le relèvement de l'âge de la retraite pouvait être mis en oeuvre », a affirmé la ministre fédérale de l'Emploi Ursula von der Leyen. Ce rapport a en effet souligné que quatre Allemands âgés de 60 à 64 ans sur dix travaillent, soit presque deux fois plus qu'il y a dix ans. L'évolution est donc positive et conforte la décision du gouvernement. « Les plus de 60 ans sont désormais recherchés et ont des opportunités, car les mentalités dans les entreprises changent », constate la ministre qui estime la réforme « nécessaire et acceptable » compte tenu de l'évolution de l'espérance de vie. « Les personnes âgées sont en forme comme jamais auparavant », se félicite-t-elle.Chiffres de l'État « enjolivés » Ce n'est pas l'avis de l'opposition et des syndicats. Les sociaux-démocrates (SPD), pourtant à l'origine de la réforme durant la grande coalition d'Angela Merkel, avaient en effet demandé un gel du relèvement de l'âge légal de la retraite, estimant que le niveau de l'emploi des anciens est insuffisant. Pour eux, comme pour la fédération des syndicats DGB, le taux d'activité des 60-64 ans n'est que de 23,8 %, car ils ne prennent en compte ni les travailleurs indépendants ni les fonctionnaires ni encore les travailleurs précaires non concernés par la réforme mais comptabilisés par le gouvernement. Le président du DGB Michael Sommer dénonce donc comme « enjolivés » les chiffres gouvernementaux. Il avait réclamé en début de semaine de recourir plutôt à une hausse des cotisations pour financer le système, provoquant l'indignation du patronat. Il est vrai que le problème pour l'Allemagne n'est pas tant le financement : les réserves de l'assurance vieillesse sont au plus haut et Ursula von der Leyen a même évoqué une baisse des cotisations en 2014. La menace est bien plutôt la pénurie de main- d'oeuvre en raison de l'évolution démographique. C'est pour cette raison que la retraite à 67 ans semble si nécessaire outre-Rhin.
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