Londres prêt à payer pour sauver l'Irlande

À partir de ce jour, l'Irlande va devoir jouer à livre (de compte) ouverts. Une équipe conjointe de la Commission européenne, de la Banque centrale européenne (BCE)et du Fonds monétaire international (FMI) atterrit ce jeudi à Dublin, pour une durée indéterminée. Leur mission : évaluer les besoins financiers de la république insulaire et particulièrement le coût de la recapitalisation de ses banques. Puis viendra l'heure des choix cornéliens pour le gouvernement de Brian Cowen. En même temps que les experts mettront sur pied les leviers financiers à actionner, ils devront esquisser les possibles contreparties irlandaises à cette aide sonnante et trébuchante.À la sortie du conseil Ecofin mercredi, le ministre des Finances belge (dont le pays préside actuellement l'UE), Didier Reynders se voulait rassurant. « Nous sommes dans une situation différente du cas grec, car nous n'avons pas besoin de discuter des instruments d'aide. Nous les avons déjà », a-t-il dit. Mais, aurait-il pu ajouter, si la conditionnalité de l'aide à la Grèce était assez claire, elle l'est moins pour l'Irlande. « Discussions techniques »Avec Athènes, les Européens étaient dans le rôle du professeur de vertu budgétaire. Aux Grecs et, peut-être demain, aux Portugais, ils ont demandé des efforts budgétaires, des baisses de salaires, des réformes des retraites. À Dublin, il s'agit essentiellement de s'attaquer à la restructuration des banques, car Dublin a déjà enclenché plusieurs sévères plans de rigueur et en présentera même un nouveau la semaine prochaine. Quelles peuvent être alors les conditions posées par Bruxelles? Comme le dit Olli Rehn, commissaire aux affaires économiques et monétaires, « le besoin de restructuration du secteur bancaire » est un second et non moins important pilier des « discussions techniques » qui s'engagent. Il estime « prématuré d'entrer dans les détails à ce stade ».Côté financement, plusieurs questions sont en suspens, notamment la répartition de l'aide entre les fonds européens, les garanties de la Facilité intergouvernementale de la zone euro (EFSF) et d'éventuels prêts bilatéraux britanniques. « L'Irlande est notre plus proche voisin et c'est dans l'intérêt national britannique que l'économie irlandaise soit en bonne santé et ait un secteur bancaire stable » a déclaré mercredi le chancelier de l'Échiquier, George Osborne, prêt à aider Dublin. Les établissements britanniques sont en effet exposés à hauteur de 222 milliards de dollars auprès de l'Irlande et ses banques, soit la plus forte exposition au monde. L'Irlande a une ardoise de 85,7 milliards de dollars auprès des banques françaises. (Lire aussi p. 35). « C'est dans l'intérêt national britannique que l'économie irlandaise soit en bonne santé... » (George Osborne, chancelier de l'Échiquier).
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.