Safran n'abandonne pas l'idée de mettre la main sur Zodiac

À des milliers de kilomètres de Paris, le président du directoire de Safran, Jean-Paul Herteman, a relancé au salon aéronautique de Zhuhai (Chine du sud), bien malgré lui, l'hypothèse sur un rapprochement entre son groupe et l'équipementier Zodiac. Interrogé par plusieurs journalistes sur l'éventualité de lancer une offre hostile, il a répondu, après un long temps de réflexion, que ce « n'était pas notre style » mais « en théorie cela fait partie des options ». « On y réfléchit », a-t-il également affirmé tout en faisant valoir à son auditoire qu'il « n'y avait rien de nouveau ».Poussé également par les journalistes à préciser quand Safran allait se décider à lancer une offensive ou bien à renoncer, Jean-Paul Herteman n'a pas souhaité divulguer une telle information, sensible pour les marchés et pour l'opération elle-même. « Nous n'attendrons pas trop longtemps non plus », a-t-il simplement ajouté. Enfin, il a réexpliqué les avantages opérationnels d'une telle opération pour Safran, notamment dans le cadre du futur avion tout électrique. « Un jour, l'ensemble de la chaîne d'actuation des gouvernes sera tout électrique, a-t-il précisé. Nous avons une très belle combinaison de technologies entre Safran et Zodiac ». Fusionné, un tel groupe pourrait mieux concurrencer les équipementiers américains comme Hamilton Sunstrand ou encore Honeywell. Ces déclarations ont fait réagir l'AMF qui a demandé à Safran de « clarifier sa position d'ici à vendredi matin ».échange d'actifs prévuInterrogé par ailleurs sur l'échange d'actifs prévu avec Thales, le PDG de Safran a indiqué : « les discussions sont arrêtées, nous avons exploré toutes les possibilités. C'est une opération difficile car elle est de gré à gré entre deux partenaires désignés ». Et d'ajouter : « elles reprendront un jour mais pas demain ou après-demain ». Dans le cadre d'une consolidation entre les deux groupes initiée par l'État, Thales aurait récupéré l'optronique de Safran, lequel souhaitait se renforcer dans l'avionique, et notamment dans les calculateurs de bord. Ce qu'a toujours refusé le PDG de Thales, Luc Vigneron. Selon le patron de Safran, le gouvernement a compris « pourquoi » ce projet ne pouvait pas aboutir.Michel Cabirol, à Zhuhai (chine)
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