Le cacao ivoirien toujours très prisé des spéculateurs

La Côte d'Ivoire porte les stigmates de la volatilité des cours des matières premières agricoles. La chute au début des années 1990 des cours du cacao, dont la Côte d'Ivoire était et demeure le premier producteur au monde, est, pour partie, responsable de la grave crise politique qui a secoué le pays au cours des dix dernières années. La baisse des cours a en effet remis en cause le modèle de redistribution de la rente élaboré par l'ancien président Houphouët-Boigny favorisant la montée du débat sur « l'ivoirité » dont l'enjeu portait essentiellement sur la redistribution. Avec une production de 1,2 million de tonnes, le pays demeure le premier producteur mondial. Le président sortant Laurent Gbagbo a promis de porter la production à 2 millions de tonnes sur fond de remontée des cours passés de 1.000 dollars la tonne fin 2007 à 2.500 dollars cet été avant de retomber à 1.870 dollars aujourd'hui. Cette flambée s'explique par les mauvaises récoltes des quatre dernières années mais aussi par les excès de la spéculation. Des excès complètement associés au nom d'Anthony Ward, le dirigeant du fonds britannique Armajero. « Chocolate Finger » aurait racheté cet été près de 240.000 tonnes de cacao (7 % de la production mondiale) sur le marché londonien du NYSE Liffe. « Ces opérations sont au coeur des réflexions de la France visant à mieux encadrer les marchés à terme qu'il s'agisse des marchés financiers ou des marchés de matières premières, explique Bernard Bachelier qui dirige la fondation Farm. L'objectif est d'éviter que des achats disproportionnés sur le marché à terme par rapport au marché physique n'entravent la formation normale des prix ». Xavier Harel
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