« Il faut organiser la coexistence entre un marché international et des mécanismes de régulation »

STRONG>Pierre Pringuet, PDG de Pernod Ricard et président du comité Sully regroupant les patrons de l'industrie alimentaire françaiseQuelles sont les conséquences pour les industriels, la grande distribution et les consommateurs de la flambée des cours des matières premières?Il y aura nécessairement une répercussion sur les prix au consommateur. Naturellement, cela doit se faire dans le cadre de négociations commerciales et d'une concurrence ouverte - le principe de notre économie. Il est clair que la Terre ne nourrit pas tous ses habitants. Est-ce que la flambée des cours en est la traduction ? Pas tout à fait car, au milieu, il y a aussi l'intervention des marchés et donc de la spéculation. C'est pourquoi le tout-marché n'est pas nécessairement la réponse. Mais le non-marché non plus. C'est bien la coexistence entre un marché nécessairement international et des mécanismes de régulation qu'il faut organiser pour relever le défi alimentaire.Alors que l'Europe débat de l'avenir de la politique agricole commune (PAC) et surtout de son financement, faut-il voir l'agriculture comme un secteur stratégique pour le futur?Sauf à dire que l'homme futur ne mangera plus... la réponse est incontestablement oui ! C'est bien pour cette raison que nous avons centré les débats du comité Sully sur ce sujet. La seule question ne doit pas être de faire des économies. Je pense qu'il y a aujourd'hui un changement d'approche sur la PAC, et des rapprochements entre la France et l'Allemagne sont absolument indispensables. Ce sont les deux premières puissances agricoles européennes et elles seront déterminantes dans la renégociation de la PAC.À quel modèle faut-il arriver ?Il faut que l'Europe puisse rester une grande puissance agricole compétitive au niveau international. Il n'y a pas d'agriculture sans compétitivité, mais il faut que cette compétition soit équitable, avec un minimum de régulation. Par ailleurs, il y a aussi actuellement une bataille sur la détention des terres arables. Une étude de la Banque mondiale démontre que les achats de terres par les investisseurs non résidents dans le pays représentent l'équivalent de la surface des terres arables de la France. On mesure bien là que l'agriculture est redevenue un enjeu majeur.
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