L'espoir d'une aide aux banques irlandaises calme les marchés

Dans un climat toujours aussi incertain sur l'aide apportée à Dublin, le taux des obligations irlandaises à 10 ans s'est détendu ce mercredi dans le sillage de déclarations européennes apaisantes et de l'ouverture jeudi de consultations sur une éventuelle aide aux banques. La journée avait pourtant mal débuté, la chambre de compensation LCH Clearnet annonçant une deuxième hausse à 30 % des appels de marge sur la négociation des titres de dette irlandais, après celle à 15 % décidée le 10 novembre dernier. Une décision renchérissant le coût des transactions, du fait de la mobilisation de liquidités supplémentaires, et donc poussant à la hausse les taux irlandais. Le Portugal a en outre dû concéder un taux de 4,81 % lors de son émission de dette à 12 mois, contre 3,26 % le 3 novembre, ce qui relançait les craintes d'une contagion de la crise au Portugal et à l'Espagne.Abandon de souverainetéAprès s'être tendu jusqu'à 8,3 %, le taux irlandais à 10 ans s'est finalement dégonflé en début d'après-midi pour osciller aux alentours de 8,11 %, tandis que les responsables européens reprenaient avec plus de succès leur exercice de funambule de la veille. Avec comme objectif de calmer les marchés pour gagner du temps et mettre sur pied un plan d'aide difficile à ficeler politiquement. Le ministre belge Reynders a ainsi déclaré à l'attention « des marchés » que l'Union européenne était « prête à agir » si besoin, et annoncé l'ouverture de consultations de la BCE, de la Commission européenne et du FMI à Dublin pour « voir si l'Etat est capable de couvrir les besoins du secteur bancaire ». Quelques minutes après les déclarations du ministre des Finances allemand, Wolfgang Schaeuble, soulignant que l'Irlande est en « bonne voie » pour réduire ses déficits, le Commissaire aux affaires économiques Olli Rehn affirmait que les banques irlandaises avaient besoin « d'une réorganisation et d'une restructuration ». Olli Rehn a ajouté qu'il était prématuré d'évoquer des conditions d'aide, et que le fonds de soutien européen de 440 milliards d'euros ne pourrait pas les aider directement.Dépendant quasi-exclusivement des financements de la BCE, le secteur bancaire irlandais pourrait coûter 50 milliards d'euros à Dublin. Le gouvernement est conscient de la nécessité d'une aide, à l'image de son ministre des Finances, Brian Lenihan, qui déclarait mercredi que « si les problèmes bancaires sont trop dur à gérer pour ce petit pays, l'Europe a fait une offre d'aide claire ». Mais cet abandon de souveraineté prend une dimension particulière eu égard à la lutte du pays pour son indépendance, et le président de la Commission européenne, Juan Manuel Barroso, a souligné que l'UE « ne mettait pas la pression sur l'Irlande ». Tout geste trop brusque pourrait fragiliser la coalition au pouvoir, alors que le budget 2011 doit être voté le 7 décembre prochain. Lire aussi page 8.
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