Les investisseurs spéculent plus que jamais sur une hausse des taux en Chine

En visite dans le sud de la Chine, Wen Jiabao a confirmé que son gouvernement préparait une série de mesures visant à endiguer l'inflation. « L'offre et la demande sur le marché ainsi que les prix intéressent directement les gens et nous devons y porter une attention particulière », a déclaré le premier ministre chinois, cité par le journal « Chine Nouvelle ». « Le Conseil d'Etat met au point des mesures destinées à limiter les hausses de prix excessives », a-t-il ajouté, alors que les prix ont progressé de 4,4 % en octobre. Wen Jiabao n'est certes pas entré dans les détails. Mais ses propos ont été relayés peu de temps après par le gouvernement chinois à l'issue d'une réunion de routine. Chute des indices chinois « Quand cela s'avérera nécessaire, des mesures d'intervention temporaires seront mises en place sur des produits de première nécessité et des matériaux de production », a indiqué le Conseil d'Etat dans un communiqué en insistant sur la nécessité de protéger les plus démunis face à la hausse du coût de la vie. Ces annonces n'ont guère surpris les investisseurs présents sur les marchés chinois. D'autant que mardi la presse avait d'ores et déjà largement préparé le terrain. Ils sont cependant de plus en plus nombreux à penser que les mesures à venir seront plus drastiques que prévu. La Chine, à leurs yeux, ne devrait guère pouvoir faire l'économie d'une nouvelle hausse des taux, celle-ci pouvant intervenir, selon certains, d'ici les deux prochaines semaines. « Il y a de fortes chances pour que le gouvernement aille plus loin. Bon nombre de ses membres savent que le contrôle des prix n'est pas une mesure très efficace », estime par exemple Kevin Lai, économiste chez Daiwa Capital Markets. « L'arme la plus dissuasive contre l'inflation reste le relèvement des taux, renchérit un analyste chez Mizuho Securities. Le risque d'inflation est très sérieux et ne peut être attribué qu'à la hausse des prix alimentaires. L'abondance des liquidités et les hausses de salaires cette année, poursuit-il, sont également en cause. »Loin de calmer le jeu sur les marchés, ces spéculations ont nourri l'inquiétude et accentué la chute des indices chinois mais aussi de la plupart des autres places asiatiques. À Shanghai, l'indice a cédé 1,9 % mercredi, portant sa chute à 10 % en l'espace de quatre séances. Hong Kong est également affectée. Au confluent des marchés développés et chinois, la place de l'île subit à la fois les conséquences des problèmes de dettes en Europe et ceux des craintes inflationnistes en Chine. En quatre jours, elle a cédé plus de 6 %.
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