Un réveil laborieux pour le marché ukrainien

Les étrangers reviennent timidement sur le marché ukrainien après l'effondrement de 2008. L'index PFTS de Kiev avait alors perdu 83 % au pire de la crise financière, qui avait paralysée l'industrie métallurgique, locomotive de l'économie. « Les fonds étrangers représentaient 80 % des échanges contre moins de 50 % aujourd'hui », souligne Igor Mazepa, président de Concorde Capital, l'une des trois principales banques d'investissement du pays. Entre-temps, la configuration du marché a changé. Le PFTS fait du sur place tandis qu'une autre Bourse, créée il y a deux ans, UX, a déjà attiré trois quart des volumes, grâce à une technologie moderne (celle du RTS moscovite) et une meilleure transparence. UX compte parmi ses actionnaires les principaux courtiers ukrainiens comme Concorde, Dragon, Veles, ainsi que les russes Alfa, Troika Dialog et Renaissance Capital. La valorisation totale atteint tout juste 60 milliards de dollars, soit seulement 2 % du PIB ukrainien. Le principal handicap de la Bourse ukrainienne reste la faible liquidité. « Les volumes restent faibles, autour de 20 millions de dollars par jour, admet Igor Mazepa. Mais il y a un an, c'était à peine un million de dollars. » D'où une volatilité propre à décourager les grands fonds. En un an, l'index UX est passé de 1.500 à 1.992 points, mais avec une envolée à 2.600 points en avril (après les présidentielles) puis une rechute à 1.500 points un mois plus tard en raison des angoisses sur la conjoncture internationale. FébrilitéIgor Mazepa voit toutefois des raisons d'espérer : « Il y a une grande quantité d'argent concentrée sur une quantité très limitée d'actifs de qualité. L'argent aujourd'hui sur le marché obligataire va peu à peu migrer vers le marché d'actions. »Dans le climat actuel de fébrilité, l'apparition de nouvelles valeurs ne paraît pas d'actualité. Seul placement significatif annoncé, Geo Alliance, un groupe pétrolier et gazier appartenant au milliardaire ukrainien Viktor Pintchouk, vise la Bourse de Varsovie avant la fin de l'année. De source bancaire, 25 % du capital sera placé pour une valorisation globale de 600 à 700 millions de dollars. Et pourquoi pas sur celle de Moscou ? « Nos clients préfèrent Londres ou Varsovie parce que la demande est beaucoup plus importante, note Tomas Fiala, directeur de Dragon Capital. Notre but restant de développer notre propre marché. » Emmanuel Grynsz
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