Bosch va-t-il faire son deuil du solaire ?

Nouveau nuage dans le photovoltaïque allemand. Après les difficultés de Q Cells tombé dans le giron du coréen Hanwha, puis la récente décision du conglomérat Siemens de se séparer de son pôle énergie nouvelle, c\'est Bosch qui s\'apprête à se retirer du solaire, de façon totale ou partielle. Le sujet devait être abordé lors du conseil de surveillance de l\'équipementier allemand, ce lundi, apprend-on de sources syndicales. La question a été repoussée à début 2013 car les membres du « board » ont des avis différents.Les dirigeants de la division automobile, assurant 60 % des revenus consolidés, prônent une ligne radicale et veulent un retrait rapide faisant valoir que l\'activité a accumulé 1,2 milliard de pertes en deux ans et menace l\'ensemble. Les patrons de la branche solaire - diversification plus récente et forte néanmoins de 3 000 collaborateurs - demandent un sursis. Certitude, la firme outre-Rhin, présente sur toute la chaine industrielle solaire, ne continuera pas ainsi. Plusieurs scénarios seraient étudiés : soit la vente de la production de wafers et lingots, la partie amont la plus capitalistique, soit l\'adossement de la totalité du business dans le photovoltaïque incluant aussi la fabrication de cellules et de panneaux à nouvel actionnaire majoritaire, semble-t-il. Selon nos sources, des contacts auraient été pris avec un acteur coréen pour la première option et chinois pour la deuxième.Inquiétudes à Vénissieux Ces perspectives inquiètent l\'usine lyonnaise de Vénissieux, qui, pour éviter la fermeture promise en 2009 du fait du déclin de son plan de charge dans les pompes automobiles pour moteurs diesel, plus conformes aux normes environnementales, s\'est convertie dans l\'assemblage de panneaux. Pour ce faire, plus de 30 millions ont été injectés dans l\'installation de deux lignes et l\'aménagement du bâtiment tandis que 250 salariés ont été formés à ces nouvelles tâches.Ce choix stratégique, en pleine remise en cause de la politique française en la matière, avait été jugé courageux mais il avait alors été justifié par un pari sur le long terme. Le rythme quotidien de production devait y dépasser dès juillet dernier les 2 000 modules. Mais depuis fin octobre, des mesures de chômage techniques sont observées en raison de l\'importance des stocks en Allemagne. Pour autant, les syndicats ne baissent pas les bras, Marc Soubitez, le représentant CFDT, qui avait été en pointe dans les négociations pour la reconversion du site lyonnais effectué dans un contexte inédit de co-gestion entre les partenaires sociaux, entend mobiliser les pouvoirs publics français. Il se rendra jeudi 20 décembre au ministère de l\'Industrie accompagné d\'Odile Denis, responsable confédérale CFDT en charge de l\'énergie, et du cabinet Syndex, expertise comptable. Les salariés gardent à l\'esprit le précédent de Photowatt, entreprise iséroise qui, sur injonction de Nicolas Sarkozy, a été sauvée par EDF. 
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