Axa reste serein face à la bataille pour le rachat de sa filiale australienne

Le groupe Axa affiche un calme olympien alors que sa filiale australienne Axa Asia Pacific Holding (APH) vient de faire l'objet d'une surenchère sur une offre de rachat. L'assureur français qui détient 53,9 % de cette société tente depuis un mois d'en racheter 100 % en duo avec un assureur australien AMP. Son offre a été rejetée jeudi, alors que l'offre concurrente de la National Australia Bank (NAB) a été acceptée par le comité des administrateurs indépendants représentant les actionnaires minoritaires. « Pour le groupe Axa, cela ne change rien, car, au bout du compte, il récupérera les activités asiatiques au même prix et aux mêmes conditions qu'il l'avait lui-même propos頻, estime un proche du dossier.L'accord d'Axa avec AMP prévoyait en effet une opération en deux temps : le rachat par AMP de 100 % du capital d'Axa APH, puis la revente à Axa des activités asiatiques d'Axa APH. AMP conservant celles en Australie et Nouvelle-Zélande. Pour Axa le montant net à payer « s'élève à 2,2 milliards de dollars australiens (ou 1,4 milliard d'euros) », expliquait le groupe le 13 décembre en présentant son offre réévaluée conjointe avec AMP, puisque celle du 6 novembre avait été rejetée. Or, « le même schéma est proposé à Axa par National Australia Bank », souligne un proche du dossier, sous-entendant que pour le groupe, l'opération est tout aussi avantageuse avec ce nouveau partenaire. Toutefois, comme Axa a signé un accord d'exclusivité avec AMP valable jusqu'au 6 février, il ne peut pas accepter ou même négocier pour sa part avec la banque australienne avant cette date. argument décisifCette attente serait, selon des sources concordantes, le seul inconvénient pour l'assureur français. Les investisseurs semblent l'avoir compris, car le cours a clôturé jeudi en quasi-stabilité par rapport à la veille (+ 0,18 %) à 16,32 euros.En parallèle, l'opération devra aussi obtenir l'agrément des autorités australiennes, ce qui pourrait soulever une certaine réticence. National Australia Bank est déjà le premier fournisseur de crédits en Australie. Avec l'acquisition d'Axa APH, il deviendrait aussi le leader de la gestion de fortune et de l'assurance. Une redistribution des cartes qui marginaliserait AMP qui est actuellement avec Axa APH l'autre grand assureur du marché. AMP est-il susceptible de surenchérir ? Après avoir indiqué que sa seconde offre du 12 décembre était définitive à 6,30 dollars australiens par action, soit au total 13 milliards de dollars australiens ou 8,13 milliards d'euros, il n'est pas sûr qu'il soit autorisé à réévaluer à nouveau le prix. De plus une simple réévaluation ne serait pas suffisante. Non contente d'être plus élevée à 6,43 dollars australiens par action valorisant Axa APH à 13,4 milliards de dollars, l'offre de National Australia Bank « est surtout entièrement en numéraire », souligne un spécialiste. Un argument décisif dans la décision du comité des administrateurs indépendants, comme l'a avoué Rick Allert, le président du comité.
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